Exploitation agricole des Mattsen

[Empire du Saphyr]

Exploitation agricole des Mattsen
250, route de Mindsten

[Åke Jakob Larsson]

Visite d'Åke Jakob Larsson dans une exploitation de betteraves (06/08/168)

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Pour cette seconde journée de campagne, débutée il y a déjà quelques heures par un petit-déjeuner en compagnie des agriculteurs du SRAN, Åke Jakob Larsson avait souhaité enchaîner sur la thématique de l'agriculture en se rendant dans l'une des plus grandes exploitations agricoles de la principauté : celle des Mattsen.

Ces derniers cultivaient la betterave de père en fils, depuis maintenant huit générations. Ils avaient démarré avec un champ de 20 hectares pour finalement être à la tête, aujourd'hui, de 800 hectares de terres cultivables. Ceux-ci devaient leur succès aux efforts constamment consentis pour se remettre aux normes des méthodes de culture, tout-en ayant toujours refusé d'abandonner l'agriculture intensive.

Åke Jakob Larsson avait bien évidemment une idée derrière la tête, il ne venait pas ici simplement par plaisir d'esquinter ses mocassins en cuir de buffle avec la bouillasse des champs. Bien que non syndiqués, les Mattsen avaient une très forte influence sur la famille agricole de Njördland : respectés voire craints par quasiment tous, ils exerçaient une forte emprise sur tout le monde. Pour le GRP, il s'agissait clairement de conforter ses positions auprès d'un électorat résolument conservateur. Se faire apprécier du chef pour recueillir le soutien de ses disciples, c'était le crédo du boss de la formation patriote.

Il fallait faire coup double : réaliser une opération de communication importante sur le plan national, mais aussi se mettre dans la poche des électeurs potentiels pour le scrutin de la principauté.


11h00 précises. Le chauffeur privé d'Åke Jakob Larsson le déposa lui et ses quatre gardes du corps devant l'entrée du complexe agricole. Lars Mattsen, le père et dirigeant actuel de la société agricole, l'accueillit chaleureusement. Mais pas vraiment de temps pour papoter... Cinq minutes plus tard, deux grosses machines firent irruption dans la cour centrale : il fallait se rendre au champ pour "ramasser" deux tonnes de betteraves.

Le patron du GRP prit place dans l'une des machines et participa à la récolte qui dura près de deux heures. Exténué à l'arrivée, il avait pourtant gardé un peu d'énergie pour échanger avec Lars Mattsen et son fils Joseph, autour de leur quotidien et de leurs préoccupations immédiates. Par la suite, il s'adressa aux journalistes qui avaient été dépêchés sur place à la demande expresse du GRP.

La voilà, la vraie vie. Celle des Saphyriens qui se lèvent tôt et se couchent tard. L'agriculture, c'est bien davantage qu'un corps de métier, comme le disait Lars. C'est une vocation. On ne peut pas être agriculteur sans avoir la passion du produit et du métier. Car évoluer dans le secteur agricole, c'est donner davantage qu'on ne reçoit. Les agriculteurs sont les éternels oubliés de l'État. On ne se rend pas compte à quel point leur métier est prenant... Certainement l'un des plus difficiles qui soit.

Pourquoi ? Car outre le fait que l'agriculture saphyrienne, et spécialement celle de Njördland, souffre de la concurrence étrangère déloyale, elle est extrêmement dépendante du facteur climatique. Les Mattsen ont perdu, lors de l'épisode caniculaire de la semaine dernière, environ 20% de leur production annuelle. L'une de leurs parcelles n'a effectivement pas survécu à la chaleur, étant la plus exposée au soleil de l'exploitation.

En ces circonstances, l'État comme les Principautés doivent prendre leurs responsabilités en portant assistance aux agriculteurs. Ces derniers, ne l'oublions pas, exercent une fonction d'intérêt public : ce sont eux qui nourrissent au quotidien nos concitoyens. Nous leur devons davantage de respect et cela passe nécessairement par un accompagnement au cas par cas chaque fois qu'un sinistre se produit. Je parle bien évidemment d'une aide financière, mais pas que. Les agriculteurs sont très demandeurs de conseil en matière de gestion de crise, notamment. Ce sont des gens qui aiment autant donner qu'ils aimeraient recevoir de l'État.

Autre chose importante : il n'est plus possible de continuer d'observer nos agriculteurs nationaux tomber dans la banqueroute ou dans des situations intenables car la grande distribution a décidé de s'approvisionner massivement en denrées agricoles à l'étranger, notamment auprès de pays sous-développés comme Ostaria. Notre agriculture est certainement l'une des meilleures du monde, il nous faut la promouvoir.

Comptez sur moi pour ça, je suis le candidat du terroir et du patriotisme économique. Si j'accède aux responsabilités, tout import de denrées agricoles suffisamment produites sur notre propre territoire sera tout bonnement proscrit. Pour le reste des denrées, une taxation par échelles sera appliquée. Et une partie des bénéfices tirés de ce système de taxation sera directement remis aux agriculteurs sous forme de fonds d'investissement.

Il n'est plus question que les camions étrangers monopolisent nos routes pour ramener chez nous des produits de mauvaise qualité au détriment des nôtres. Il faut que nous recommencions massivement à consommer saphyrien. Pour notre santé, pour la fierté de nos terroirs évidemment, mais aussi et surtout pour ces femmes et hommes qui charbonnent 7 jours sur 7 aux champs pour sortir de merveilleux produits.

Je vous remercie.

[Vilgot Hölmstom]

Suite à la visite du Ministre Larsson à Mindsten, Vilgot avait reçu la proposition du parti d'aller faire un discours devant l'une des plus importantes exploitations agricoles de la région. Conscient que discourir devant des agriculteurs serait peut-être plus compliqué qu'avec des ouvriers, il avait voulu concentrer son propos sur la fédération à l'encontre de la droite et du nationalisme prôné par celle-ci.

Vilgot Holsmtöm : Travailleurs et travailleuses de la terre,

Dernièrement vous avez été visité par la sombre figure de Larsson qui vous a promis monts et merveilles alors que comme d'habitude, sa seule réponse et la seule cause qu'il trouve à vos déboires c'est d'accuser les étrangers et tout ce qui n'a pas une carte d'identité saphyrienne. Il veut créé un climat de nationalisme profond et de chauvinisme au sein de l'électorat saphyrien pour la simple et bonne raison qu'il ne se met à dos aucun électorat puisque les étrangers ne votent pas. Cette stratégie politique puérile est d'une absurdité fracassante et de tous nos mots, de toutes nos paroles et de nos réflexions, nous avons le devoir de refuser cette tentation facile et de forger une analyse construite autrement que par marketing politique. J'ai dit "nous" car vous comme moi devez avoir le courage de philosopher et de ne pas vous reposer sur des Larsson ou des Sullivan pour vous prémâcher la réflexion.

Trop souvent les partis traditionnels de droite et d'extrême-droite, vous pensent aussi bêtes que les veaux que vous élevez et se sentent obliger de vous tracer la marche à suivre. Ils ont tort, car vous êtes courageux. Le courage c'est d'être utile au jour quotidien et d'être utile au jour futur, c'est de veiller à la pousse des haricots et réfléchir à un système dans lequel chacun pourrait manger à sa faim ; le courage c'est de forger sa philosophie soi-même et d'y accorder son attention régulière, de ne jamais la laisser faner que lorsqu'elle ne vous satisfait plus, d'assumer celles passées et votre actuelle ; le courage c'est d'avoir la responsabilité de ses pommes de terre et de sa raison, et du monde que l'on veut voir éclore ; le courage c'est de s'opposer aux idées déjà servies et bien présentées et d'y opposer son analyse critique et mûrement réfléchie ; le courage ce n'est pas se laisser choir dans les bras de la facilité et de suivre aveuglément la première politique populiste en prétendant préférer se consacrer à son petit commerce ; le courage c'est d'être travailleur et philosophe, qui qu'on soit et de ne jamais laisser le rôle de penseur à une élite prétendument supérieure qui vient vous complaire parfois en vous brossant dans le sens du poil.

Ne vous laissez pas berner par les discours enjôleurs d'un nationaliste terrible. N'oubliez jamais dans vos réflexions que le nationalisme que vous sers les droites sur un plateau d'argent ne sont que mensonge et isolement. Non le nationalisme n'est pas cette solution miracle à toutes vos solutions, le nationalisme qu'on vend, c'est un jet de poudre aux yeux, c'est de la poudre aux yeux. Ne vous y trompez pas, comme l'alouette au miroir !
Leur nationalisme qu'est-ce que c'est ? C'est vous dire que vos salades sont plus vertes que celle du voisin et prétendre que l'on est meilleur en tout. C'est des chansons, des balivernes ! Qui est assez chauvin pour croire que le monde entier rêve de manger des carottes saphyriennes ? Que les immigrés ne viennent au Saphyr que pour respirer notre air merveilleux et marcher pieds nus sur notre terre exquise ? Que tout ce dont rêve les étrangers soit de venir goûter l'eau d'arrosage d'une pureté ineffable de vos patates ?
Non, le nationalisme qu'exacerbe l'extrême-droite n'est qu'un mensonge. Parce que leur nationalisme exige une haine des étrangers, une diabolisation de ce qui ne vous ressemble pas, parce que leur monde n'est qu'une vague illusion qui ressemble au nôtre seulement de nuit, sans éclairage, à trente mètres et sans lunettes.

Nous autres, nous vous proposons une alternative sérieuse au replis sur soi. Nous vous proposons une alternative humanistes aux discours de haine et de discrimination que veulent imposer nos actuels dirigeants, illégitimes en tout point. Car oui, je l'affirme et le dis tout haut, la nationalisme de Larsson n'est pas humaniste ! Jamais le nationalisme ou le patriotisme ne peuvent être en faveur de l'humanité :
La nationalisme n'est pas un humanisme !

Notre alternative est bien simple. Nous soutenons les travailleurs de la terre et leur garantissons la propriété de tout ce dont ils peuvent travailler de leurs mains propres, pour lutter contre l'appropriation des terres par une élite financière, pour lutter contre la spoliation légale des exploitations agricoles, nous proposons de fonder notre agriculture sur la propriété sociale. C'est à dire la propriété que vous obtenez par le travail, car vous êtes des travailleurs méritants et vous méritez d'avoir la propriété de tout ce dont pour quoi vous êtes capables de travailler. Si vous pouvez travailler vingt hectares, vous aurez vingt hectares. Si avec une charrue vous pouvez travaillez trente hectares, vous aurez la charrue et les trente hectares. Et si avec des camarades vous arrivez ensemble à travailler cent cinquante hectares avec un tracteur, vous aurez ensemble le tracteur et les cent cinquante hectares.
Et quand vous partirez à la retraite me direz-vous ? Si vous aviez des collaborateurs ou des enfants capables de travailler comme vous. La terre et les moyens de production iront à eux. Parce que nous voulons une propriété indissociable de l'utilité car comme à chaque fois, dans toutes nos politiques, nous voulons redonner un sens aux conventions humaines qui ont perverti la nature des choses.
Nous voulons que la propriété recouvre le sens et la liaison au réel qu'elle a perdu du fait du capitalisme et de la propriété privée.

Et pour les agriculteurs retraités sans descendance ? Comment feront-ils pour vivre si ce n'est en possédant une exploitation agricole ou en louant leurs terres ? Nous y avons également pensé en mettant en place un système de retraite pour les agriculteurs. En somme, chaque agriculteur retraité aura une retraite assurée par l'Etat du fait que l'agriculteur trime toute sa vie et qu'il mérité une fin de vie convenable. Faire vivre les gens plus longtemps et plus dignement est également porteur de sens dans notre société. Contre les productivistes infernaux qui déclarent qu'il faut travailler plus longtemps parce que l'on vit plus longtemps, nous, nous disons que l'âge est une chance et non une opportunité. Et chacun doit pouvoir profiter de cette chance.

Pour ce qui est des mesures de l'extrême-droite, nous ne rejetons pas tout, nous rejetons les justifications. Car si nous sommes favorables à une interdiction des importations des denrées suffisamment produites, nous sommes également favorables à une limitation de la production agricole car nous justifions ces mesures par l'écologisme et l'humanisme, puisque nous ne devons ni user inutilement la terre, ni user inutilement les agriculteurs. D'où notre volonté de faire travailler le strict nécessaire, tout en vous assurant des lendemains qui chantent avec une meilleure rémunération et un prix qui correspond à la véritable valeur et à vos besoins économiques authentiques.
L'extrême-droite justifie l'interdiction des importations par du nationalisme. Parce que nos choux rouges seraient plus rouges, que nos salades seraient plus vertes et qu'il faudrait mieux consommer sans être victime des importations étrangères et de l'invasion étrangère en générale. Nous sommes tout à fait d'accord pour dire qu'il faut mieux consommer et consommer local. Mais nous refusons de suivre cet argumentaire qui justifie certes cette mesure mais également la déportation de milliers de réfugiés innocents.

Ensuite, il faut que j'apporte une nouvelle mesure qui est la principale différence entre Larsson et moi. D'une part, nous avons un productiviste qui n'a aucun scrupule à surexploiter les ressources terrestres pour produire plus national et exporter notre or en fibres à l'international -drôle de nationalisme. De l'autre, nous sommes là, communistes, anticapitalistes, socialises, écologistes, altermondialistes, anticonsumériste à vous dire qu'il faut arrêter de toujours produire inlassablement plus et qu'il est grand temps d'arrêter de pourrir notre planète. Monsieur Larsson semble peut-être plus gentil du fait qu'il ne vous imposera rien et qu'il vous remboursera -assure t-il- vos déficits agricoles -nous aussi soit dit en passant. Mais quand les produits phytosanitaires et vos lourdes machines auront asséchées, appauvries, stérilisées la terre nourricière. Qui nous garantira qu'on mangera encore ? Monsieur Larsson peut vous être complaisant, mais quand la terre que vous cultivez ne sera plus cultivable, il ne pourra rien faire. L'argent ne fait pas pousser les cultures !
Alors oui, nous imposerons l'agro-écologisme au sein de l'agriculture saphyrienne. Oui il faudra utiliser moins de machines, oui, il faudra arrêter les monocultures, l'arrosage intensif, les pesticides, hormones de croissance, OGM, etc. Oui il faudra faire un effort, mais ça sera un effort commun car nous vous soutiendrons intensivement. L'Etat ne perdra jamais de vue que vous êtes l'hôte du Saphyr qui distribue la manger à tout le reste de la société et il vous assurera de vous aider à faire la grande transition agricole dont tout le monde a besoin.

Comme vous le voyez encore une fois, les médisances de l'extrême-droite sont infondées. Nous n'avons pas qu'une idéologie, nous avons également des mesures concrètes et un projet alternatif bien plus ficelé et construit que l'utopie nationaliste du GRP qui croit que la terre pourra toujours produire trop sans s'appauvrir, que l'argent résout les déficits agricoles, que l'on peut continuer à vivre dans une société toujours plus polluante et qu'il suffit d'un peu d'engrais pour régénérer le sol. Si nous choisissons cette voie, c'est le péril écologique et le péril agricole. Car vous êtes en première ligne et plus que personne, vous subirez les conséquences du productivisme agricole chauvin de la droite.

Ne vous laissez pas avoir par les mots doux et les conséquences directes. Réfléchissez à demain, à ce que vous laisserez à vos enfants !
Nous, nous proposons des aides sur le court terme et un avenir sérieux sur le long terme.
Refusez la concurrence, refusez le monde qu'on vous dit le seul et le meilleur possible.
Voyez qu'un autre monde est possible et que c'est le MRC qui en le défenseur.

[Bradley Russell]

Bradley finissait sa journée dans cette exploitation agricole pour une visite rapide et une déclaration brève. Après une petite heure de visite et de dialogue, il entama une déclaration.

Russell : Mes chers amis,

Quelle joie que d’être dans une exploitation agricole de cette importance. Une importance prouvée par le défilé de personnalités politiques dans ce lieu depuis le début de cette campagne.

Depuis le début de cette campagne, mes collègues socialistes et moi parlons beaucoup d’environnement et d’écologie. Beaucoup, pour nous décrédibiliser, affirment qu’il est impossible d’allier agriculture et écologie. Foutaises!

Nous serons toujours aux côtes des agriculteurs qui souhaitent s’engager sur le chemin de la transition écologique. Nous avons besoin de confiance réciproque entre les institutions et les agriculteurs.

Nous voulons également soutenir le « Consommer local ». Les agriculteurs des autres pays n’ayant pas les mêmes normes environnementales que nous ne devraient pas pouvoir vendre leurs produits au Saphyr quand nos agriculteurs souffrent de la concurrence des prix. En plus de vous être favorable, ce soutien permettra de se diriger vers un modèle de consommation plus durable. Ce soutien pourra se matérialiser en demandant aux cantines des écoles publiques de consommer un maximum de produits locaux.

Alors pour une agriculture raisonnée résolument plus favorable aux agriculteurs mais aussi plus verte, le vote USE est clairement la meilleure solution.

Vive l’agriculture! Vive l’Empire! Vive le Saphyr!