Le spectacle du train du Conseil des Commissaires de l'Union de Novgrad sortant du territoire novgradois et traversant un pays de l'Union Phoécienne pour rejoindre l'Adolynie n'était pas passé inaperçu. Il faut dire qu'avec le sceau soviétique géant qui ornait la locomotive, les petits drapeaux et les étoiles rouges présents sur les côtés du train, dont les fenêtres et les cloisons étaient renforcées, le train blindé n'était pas des plus véloces. Lorsque la lourde rame arriva à la gare de Pavhlovar, il fallut une bonne vingtaine de minutes pour permettre aux mécaniciens de la gare de la manoeuvrer à un endroit d'où les dignitaires pouvaient sortir. C'est donc un Camarade Ipatyev passablement énervé d'avoir manqué son entrée qui sortit du train. La berline qui l'emmena de la gare au château, sans prétention, n'avait même pas de toit ouvrant pour lui permettre de saluer ses foules d'admirateurs - qui n'étaient pas non plus au rendez-vous dans les rues de la vieille ville. L'ambiance dans la voiture était électrique en le Président Ipatyev et Tamara, sa Commissaire à la Diplomatie.
C'est un désastre. Un vrai désastre. Le dirigeant du monde libre arrive chez eux et c'est à peine si on le remarque. Quel pays petit, dirigé par des étrangers encore plus minables. Quand je pense que ce crétin de Tsyganov passait son temps à faire des courbettes devant ces gens-là...
Ne dites pas "monde libre", Camarade Ipatyev. Chez eux, ça désigne le camp adverse. Et ne vous en faites pas, nous devrions bientôt retrouver la délégation graznavienne.
Magnifique. Ajoutons encore plus de petits étrangers inconséquents à mon malheur. Souka blyad, c'est ça leur château ?! C'est une blague ? On fait l'effort du déplacement et on nous case dans un château de vampire ?
A vrai dire, il s'agit d'un château de la dynastie Rösen-Alsburg qui date du...
Oui sauf que je ne veux pas savoir à quel noblion inconséquent ça appartenait, ça appartient ou ça appartiendra. On doit y rester combien ?
Le gouvernement adolynien ne nous a pas donné de date de fin.
Le visage se colorant d'une montée d'aigreur, Ipatyev tourna la tête et grogna en regardant par la fenêtre. Tamara ferma les yeux quelques secondes, le temps de se calmer. Elle qui avait travaillé si dur et si loyalement pour le Parti, elle devait aujourd'hui faire la conseillère d'un homme qui passait son temps à se plaindre et n'avait aucune idée de comment exercer le pouvoir. Cette rencontre allait être particulièrement difficile pour l'Union de Novgrad, dans un contexte où l'Oxanna morcellée risquait la réunification sous une bannière hostile au monde communiste. Tamara, qui avait sérieusement étudié les dossiers, ne voyait pas comment Novgrad pourrait tirer son épingle du jeu, mais une chose était sûre : si le sommet devait être un échec, elle ne serait pas celle qui en assumerait les conséquences. Elle avait préparé son équipe personnelle avec des anciens du GSB et le moindre kompromat exploitable contre le Secrétaire Général du Parti serait exploité. Elle y pensait régulièrement pour s'apaiser en amont du sommet, et elle y pensa encore, en regardant l'homme grommeler contre les adolyniens, les fédérés, les saphyriens, les oxannes, et à peu près tous ceux qui allaient participer à cette rencontre.
La voiture arriva enfin devant le château, après 4 interminables minutes. La délégation sortit du convoi, fut saluée par la garde d'honneur, avant d'arriver devant le couple impérial et le fils de l'Empereur.
N'ayant pas particulièrement compris le fonctionnement de la famille impériale saphyrienne, il s'arrêta juste avant de s'adresser à ses hôtes, se tourna vers Tamara, qui lui murmura quelques informations de base. Comprenant qui était l'homme à la droite de l'Empereur, il fit de grands yeux et le regarda fixement, avant de finalement s'avancer et de les saluer.
Majesté Impériale, Monsieur Karlsson. Messieurs.
Tamara manqua de rire, avant elle de les saluer de manière appropriée.
Votre Majesté Impériale, Vos Altesses Impériales.
Ipatyev enchaîna immédiatement avec son laïus.
Vous devez savoir que nous ne sommes pas particulièrement satisfaits des objectifs de cette rencontre. Nous serons intraitables avec ceux qui pensent pouvoir décider du sort du monde, surtout de l'arrière-cour de l'Union de Novgrad. Comptez sur nous pour ne pas encore vous laisser faire n'importe quoi de cette région.
Sans attendre, il se détourna d'eux et alla vers le château, où on l'attendait. Tamara, comme diplomate-en-chef, tâcha de rattraper le coup.
Messieurs, je vous prie d'excuser le Président du Conseil, notre voyage a connu quelques perturbations. J'espère que nous aurons l'occasion de vous revoir au cours du sommet. Je tiens, au nom des peuples de Novgrad, à vous remercier pour votre invitation. Espérons que nous en profiterons pour apaiser les relations entre nos deux grandes nations.
Tamara n'avait pas plus que ça d'admiration pour la monarchie saphyrienne, mais elle avait conscience que le Saphyr était toujours un partenaire de circonstance face à l'expansion du voisin borowenien. Elle suivit ensuite le Président du Conseil qui avait distancé le reste de la délégation et allait probablement continuer de répandre son fiel sur le reste des dignitaires présents.
Accueil des dignitaires au Sommet sur l'unification oxanne
- Ipatyev Yanovich Zakharya
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- Victor I.
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Victor avait entendu quelques commentaires sur l'appréciation générale du Président Zakharya, le dirigeant suprême de l'Union de Novgrad. Même s'il n'en attendait rien, il avait tout de même été déçu de voir que l'homme qu'on lui avait présenté comme un leader faible et sans charisme se révélait également être un piètre invité. Lui et son mari préservèrent un sourire de circonstance, avant de s'échanger un regard consterné après la brève intervention du Président du Conseil. S'apprêtant à passer à la prochaine délégation, Victor fut néanmoins agréablement surpris de voir que la chef de la diplomatie novgradienne avait beaucoup plus de tact.
Camarade Commissaire, soyez les bienvenues en Adolynie. Nous sommes heureux et très honorés de recevoir votre délégation à Pavhlovar. Nous sommes navrés d'apprendre que votre voyage ait été perturbé. Espérons que votre séjour ici sera plus agréable.
Camarade Commissaire, soyez les bienvenues en Adolynie. Nous sommes heureux et très honorés de recevoir votre délégation à Pavhlovar. Nous sommes navrés d'apprendre que votre voyage ait été perturbé. Espérons que votre séjour ici sera plus agréable.
Biographie
- Karli Rosenberg
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Karli observa avec beaucoup d’appréhension le camarade Zakharya. Lui qui, dans sa jeunesse, avait participé à des programmes d’échange avec le Sūnyìxiān, nourrissait depuis une profonde admiration pour les régimes populaires. Bien que membre de la monarchie saphyrienne, il était peut-être l’exception qui confirmait la règle, puisqu’il se définissait lui-même comme un camarade prolétaire, proche du peuple et ouvert d’esprit.
Afin de tâter le terrain et peut-être aussi en signe de déférence, il ajouta, dans un sūnyìxiānais très pur, fruit d’un travail long et sinueux qui avait presque effacé son accent saphyrien.
- “Shūjì tóngzhì, nénggòu jiàn dào nín wǒ shēn gǎn róngxìng. Zhù nín zài cǐ dùguò yúkuài shíguāng. Wǒmen dōu qídài tánpàn chénggōng, wèi běn dìqū gèguó rénmín dàilái hépíng yǔ fánróng.”
Il adressa un large sourire à Zakharya, attendant probablement une réponse.
Afin de tâter le terrain et peut-être aussi en signe de déférence, il ajouta, dans un sūnyìxiānais très pur, fruit d’un travail long et sinueux qui avait presque effacé son accent saphyrien.
- “Shūjì tóngzhì, nénggòu jiàn dào nín wǒ shēn gǎn róngxìng. Zhù nín zài cǐ dùguò yúkuài shíguāng. Wǒmen dōu qídài tánpàn chénggōng, wèi běn dìqū gèguó rénmín dàilái hépíng yǔ fánróng.”
Il adressa un large sourire à Zakharya, attendant probablement une réponse.
- Lenar Mintimer
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Vint ensuite la délégation d'un autre pays communiste, qui avait un rapport très particulier à l'Oxanna. Le Président du Gouvernement de la République fédérative ouvrière de Graznavia, Lenar Mintimer, arriva le visage grave, accompagné de deux de ses ministres, dont le rescapé des camps de la mort oxannes Uven Sesterovic. Par sa simple présence dans la délégation, le ton était donné.
Il s'avança vers l'Empereur et le salua respectueusement.
Votre Majesté Impériale, messieurs.
Il soupira et, calmement, exprima ses remerciements et ses réserves.
Nous vous remercions pour votre accueil. Sachez, Monsieur, que nous n'oublions pas l'allié qu'a été le Saphyr a une période des plus sombres, mais nous sommes toutefois très inquiets de la teneur de cette rencontre. J'ose espérer que vous n'oublierez pas les horreurs qui vous ont poussé à venir combattre nos ennemis communs sur ces terres. Cette sorte de joie que tous ces gouvernements étrangers semblent ressentir à l'idée de revoir une nouvelle Oxanna nous paraît d'autant plus malsaine. Nous vous invitons à la méfiance et à la retenue. Enfin, merci tout de même d'avoir fait le déplacement.
Il s'avança vers l'Empereur et le salua respectueusement.
Votre Majesté Impériale, messieurs.
Il soupira et, calmement, exprima ses remerciements et ses réserves.
Nous vous remercions pour votre accueil. Sachez, Monsieur, que nous n'oublions pas l'allié qu'a été le Saphyr a une période des plus sombres, mais nous sommes toutefois très inquiets de la teneur de cette rencontre. J'ose espérer que vous n'oublierez pas les horreurs qui vous ont poussé à venir combattre nos ennemis communs sur ces terres. Cette sorte de joie que tous ces gouvernements étrangers semblent ressentir à l'idée de revoir une nouvelle Oxanna nous paraît d'autant plus malsaine. Nous vous invitons à la méfiance et à la retenue. Enfin, merci tout de même d'avoir fait le déplacement.
- Victor I.
- Empereur du Saphyr

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Victor troqua son sourire de politesse contre une expression d'empathie face à la position graznavienne.
Monsieur le Président, nous sommes très honorés de recevoir le représentant de la grande nation graznavienne. Soyez assurés qu'aucun de nous n'a oublié les horreurs de ce conflit. J'étais parmi les premiers à apprendre l'existence des camps, et je ne l'oublierai jamais. Je ne peux pas m'exprimer au nom des gouvernement du Samvelde, mais je vous prie de croire que le Saphyr et l'Adolynie sont tous deux particulièrement conscients de l'importance de commémorer et d'œuvrer à ce que pareilles atrocités ne puissent plus jamais être commises.
Victor s'était ému de son souvenir de la sombre période de la guerre d'Oxanna. Il serra la main au président graznavien, et dans un geste quelque peu informel, lui tapa l'épaule - sachant qu'il était un homme bien plus simple et approchable que la plupart des autres dirigeants présents au sommet.
Monsieur le Président, nous sommes très honorés de recevoir le représentant de la grande nation graznavienne. Soyez assurés qu'aucun de nous n'a oublié les horreurs de ce conflit. J'étais parmi les premiers à apprendre l'existence des camps, et je ne l'oublierai jamais. Je ne peux pas m'exprimer au nom des gouvernement du Samvelde, mais je vous prie de croire que le Saphyr et l'Adolynie sont tous deux particulièrement conscients de l'importance de commémorer et d'œuvrer à ce que pareilles atrocités ne puissent plus jamais être commises.
Victor s'était ému de son souvenir de la sombre période de la guerre d'Oxanna. Il serra la main au président graznavien, et dans un geste quelque peu informel, lui tapa l'épaule - sachant qu'il était un homme bien plus simple et approchable que la plupart des autres dirigeants présents au sommet.
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- Karmen Zadnik
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Parmi les dernières, la Chancelière Karmen Zadnik arriva finalement au château de Pavhlovar, après un voyage en train qui avait été particulièrement studieux pour ses équipes, qui préparaient les divers angles pour poursuivre la stratégie diplomatique actuelle de la Fédération d'Aurore. Grande puissance régionale non-alignée, le plus grand contributeur et vainqueur de la guerre d'Oxanna avait changé de régime et de constitution après l'annexion de tout le tiers nord de l'ancienne Oxanna. Il ne serait évidemment pas question pour eux de rendre ces territoires - qui n'était de toute façon plus à majorité oxanne depuis longtemps - mais la perspective d'un nouvel État indépendant au sud de sa frontière était une opportunité tant de rapprochement avec les autres pays de la région. La Fédération d'Aurore continuait de se faire sa place sur la scène mondiale, venant à ce sommet presque déjà vainqueur, et la Chancelière Zadnik, connue pour son esprit stratégique et ses ambitions de grandeur pour son pays, n'avait pas l'intention de laisser filer une opportunité de ramener à la maison une nouvelle victoire sur la scène internationale.
Arrivée devant l'Empereur, elle le salua avec tous les usages qu'elle avait pris soin de mémoriser avant son arrivée.
Votre Majesté Impériale, Vos Altesses Impériales.
La Fédération d'Aurore est très heureuse de pouvoir compter sur la présence de l'Empire du Saphyr et sur l'hospitalité de son Empereur dans cette rencontre. Soyez assurée que si vous venez un jour à Ujszábony, nous vous rendrons avec plaisir votre hospitalité. Cela fait longtemps que nos deux nations n'ont pas cherché à approfondir leur relation, et je pense que ce sommet pourrait être un point de départ pour commencer.
Arrivée devant l'Empereur, elle le salua avec tous les usages qu'elle avait pris soin de mémoriser avant son arrivée.
Votre Majesté Impériale, Vos Altesses Impériales.
La Fédération d'Aurore est très heureuse de pouvoir compter sur la présence de l'Empire du Saphyr et sur l'hospitalité de son Empereur dans cette rencontre. Soyez assurée que si vous venez un jour à Ujszábony, nous vous rendrons avec plaisir votre hospitalité. Cela fait longtemps que nos deux nations n'ont pas cherché à approfondir leur relation, et je pense que ce sommet pourrait être un point de départ pour commencer.
- Aleksandar Petovič
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- Enregistré le : ven. 31 oct. 2025, 22:02
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Aleksander Petrovič descendit lentement de la voiture officielle frappée du blason de l'État de Rosvahina. Le vent d'Adolynie fit légèrement flotter le manteau sombre qu'il portait. Son visage demeurait impassible, presque sévère, mais ses yeux brillaient d'une vivacité que ses adversaires politiques connaissaient bien. Rien ne laissait paraître la moindre nervosité dans son attitude.
Après treize années à la tête du gouvernement de Rosvahina, il maîtrisait à la perfection les codes de la mise en scène politique : celle du dirigeant calme, sûr de sa position et convaincu que le monde finirait par se conformer à sa vision. S'il venait aujourd'hui à ce sommet sur l'unification oxanne, ce n'était pas en disciple du rêve impérial saphyrien, qu'il méprisait fortement, mais en architecte principal d'un projet qu'il comptait s'approprier. Il savait que ses adversaires, et parfois même ses alliés, le jugeaient opportuniste pour avoir repris la cause de l'unification qu'il n'avait jamais défendu avant 238, mais ils avaient raison. Pour autant, c’était justement cette attitude qui faisait sa force.
Derrière la carrure du Chancelier-Président se tenait son principal conseiller, Anton Oblak, un homme très discret qui avait été l'artisan de la victoire électorale de Aleksander Petrovič lors des dernières élections rosvahiniennes de 238. Petrovič avait fait le choix d'une équipe très réduire : il préférait garder le contrôle des mots et du rythme, n'accordant à son conseiller la responsabilité de le conseiller seulement.
Avançant vers Sa Majesté Impériale Victor I. et la famille impériale, il prit le soin d'ajuster son long manteau d'un geste presque symbolique annonçant la couleur de l'échange que les deux hommes allaient avoir : il ne venait pas se présenter, mais s'imposer. Il s'inclina brièvement pour respecter les règles protocolaires, mais se limitant au strict minimum. Sa voix, grave et claire, rompit le silence d'une assurance qui semblait emplir tout l'espace se trouvant entre eux.
Votre Majesté Impériale ! (lança Petrovič d’une voix joviale, parlant en Norskien, de quoi surprendre, avec un accent bien entendu prononcé).
C'est un véritable plaisir d'être ici, dans ce magnifique château à vos côtés... On comprend tout de suite pourquoi on parle tant de votre généreuse hospitalité.
Il marqua un très court silence, le regard planté dans celui de l'Empereur, le sourire à la commissure des lèvres. Ce comportement si amical déstabilisait les personnes observant la scène.
L'État de Rosvahina et le peuple oxanne vous remercie de nous accueillir pour ce moment si important pour notre histoire. Je crois que nous sommes nombreux à vouloir voir cette fameuse unité devenir enfin... quelque chose de concret.
Et si cette unité doit se bâtir, j'espère qu'on saura la bâtir solidement pour les générations futures, et pas nous limiter aux beaux discours. Je vous présente mon conseiller, Anton Oblak, un homme brillant malgré sa terrible timidité.
Son ton restait affable, presque chaleureux. Mais derrière chaque phrase perçait cette assurance tranquille de l’homme qui ne demande rien à personne. Petrovič ne venait pas à Pavhlovar pour écouter : il venait pour marquer le terrain.
Son sourire, discret, laissait deviner qu’il avait déjà commencé à jouer son rôle, celui du pragmatique que personne n’avait vu venir, mais qui savait parfaitement où il allait.
Après treize années à la tête du gouvernement de Rosvahina, il maîtrisait à la perfection les codes de la mise en scène politique : celle du dirigeant calme, sûr de sa position et convaincu que le monde finirait par se conformer à sa vision. S'il venait aujourd'hui à ce sommet sur l'unification oxanne, ce n'était pas en disciple du rêve impérial saphyrien, qu'il méprisait fortement, mais en architecte principal d'un projet qu'il comptait s'approprier. Il savait que ses adversaires, et parfois même ses alliés, le jugeaient opportuniste pour avoir repris la cause de l'unification qu'il n'avait jamais défendu avant 238, mais ils avaient raison. Pour autant, c’était justement cette attitude qui faisait sa force.
Derrière la carrure du Chancelier-Président se tenait son principal conseiller, Anton Oblak, un homme très discret qui avait été l'artisan de la victoire électorale de Aleksander Petrovič lors des dernières élections rosvahiniennes de 238. Petrovič avait fait le choix d'une équipe très réduire : il préférait garder le contrôle des mots et du rythme, n'accordant à son conseiller la responsabilité de le conseiller seulement.
Avançant vers Sa Majesté Impériale Victor I. et la famille impériale, il prit le soin d'ajuster son long manteau d'un geste presque symbolique annonçant la couleur de l'échange que les deux hommes allaient avoir : il ne venait pas se présenter, mais s'imposer. Il s'inclina brièvement pour respecter les règles protocolaires, mais se limitant au strict minimum. Sa voix, grave et claire, rompit le silence d'une assurance qui semblait emplir tout l'espace se trouvant entre eux.
Votre Majesté Impériale ! (lança Petrovič d’une voix joviale, parlant en Norskien, de quoi surprendre, avec un accent bien entendu prononcé).
C'est un véritable plaisir d'être ici, dans ce magnifique château à vos côtés... On comprend tout de suite pourquoi on parle tant de votre généreuse hospitalité.
Il marqua un très court silence, le regard planté dans celui de l'Empereur, le sourire à la commissure des lèvres. Ce comportement si amical déstabilisait les personnes observant la scène.
L'État de Rosvahina et le peuple oxanne vous remercie de nous accueillir pour ce moment si important pour notre histoire. Je crois que nous sommes nombreux à vouloir voir cette fameuse unité devenir enfin... quelque chose de concret.
Et si cette unité doit se bâtir, j'espère qu'on saura la bâtir solidement pour les générations futures, et pas nous limiter aux beaux discours. Je vous présente mon conseiller, Anton Oblak, un homme brillant malgré sa terrible timidité.
Son ton restait affable, presque chaleureux. Mais derrière chaque phrase perçait cette assurance tranquille de l’homme qui ne demande rien à personne. Petrovič ne venait pas à Pavhlovar pour écouter : il venait pour marquer le terrain.
Son sourire, discret, laissait deviner qu’il avait déjà commencé à jouer son rôle, celui du pragmatique que personne n’avait vu venir, mais qui savait parfaitement où il allait.
Délégation rosvahinienne
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