Parade du Jubilé d'Argent de l'Empereur Victor (198)

[Léopold X]

L'Empereur d'Atlas arriva en grande pompe sur la place Michael I.

Voiture pavoisée de blason a la gloire des Delfrous du nouveau monde.

Il laissa échapper un sourire en saluant ces lointains cousins, et notamment le grand pontife à qui il rappela sa fidélité sans failles.

Tout en saluant les caméras, il prit ensuite la direction de la tribune d'honneur.

[Ioanna Ière]

La Reine Ioanna et sa famille furent parmi les derniers arrivés à la cérémonie. Annoncés par un Garde Impérial, elle fut accompagnée jusqu'à la tribune où nombre de dignitaires étaient déjà présents - mais pas encore la famille impériale, ni la famille de son époux Tristan.

La Reine avait toujours eu en horreur ce genre de cérémonies, non pas parce qu'elle n'aimait pas le faste ou les parades, bien au contraire, mais à cause du nombre de gens qu'il y avait habituellement. Elle s'efforça de garder un sourire polie mais se sentit rougir à chaque salutation et révérence qu'elle effectua devant l'un ou l'autre des dirigeants qu'on lui présentait. Une fois installée à sa place avec son époux, elle regarda d'un peu plus loin son neveu, le Prince Søren, qui semblait avoir beaucoup plus d'assurance dans ce rôle et ne manquait pas d'afficher un grand sourire à chacun - à chacune également. Le Prince était quelqu'un de séduisant, charismatique et qui, du dire de beaucoup, ferait un très bon Roi.

Mais pas de sitôt, pensa Ioanna, qui détestait se sentir mise au second plan au profit du fils de feu son insupportable sœur. Elle était bien décidée à rester sur le trône aussi longtemps qu'il le lui serait permis.

[Catella I]

Ce fut au tour de l'Impératrice Catella, de son époux et de sa fille, la Princesse Alea d'arriver à la Tribune d'Honneur. Un long convoi marqué des armoiries personnelles de la Souveraine Constantine d'Orient fit son apparition et se gara devant les marches. Là, plusieurs huissiers et agents de sécurité sortirent pour accompagner Catella, l'Empereur Consort Ivan et leur fille, la princesse.

L'Impératrice se retourna et salua longuement les photographes avec un sourire affichant la sérénité. Elle resta distante des foules, comme lui avait conseillé le personnel de sécurité, bien sûr et elle se savait aussi particulièrement surveillée par les journalistes. La sérénité était le mot d'ordre de ce voyage.

Après ce petit moment passer devant les marches, Catella prit le bras de son époux et engagea la montée des marches. Sa fille Alea les suivait derrière protégée par les agents de sécurité qui formaient un cercle autour des trois membres de la Maison Impériale. Arrivée en haut des portes, le personnel laissa le couple impérial et leur fille entrer. Le conseiller personnel de Sa Sérénissime Majesté Impériale était également présent, avant de la tenir au courant des actualités naroisiennes et de la prévenir si l'Archichancelier cherchait à la contacter.

Catella salua chaleureusement le Vice-Président du Conseil et sa femme Lynn Pendra. Ils discutèrent quelques instants avant que l'Impératrice ne se dirige vers les autres chefs d'Etat qui étaient déjà arrivés. Particulièrement, elle tarda avec le Grand Pontife avec qui Narois était un acteur proche. Elle salua le Roi des Lysenniens, Charles Ier ainsi que son Premier Ministre avant d'aller à la rencontre de la Présidente Howard qui était apparemment en pleine discussion avec le Vice-Premier ministre ostarien, Monsieur Klein.

Puis au milieu de la discussion avec la dirigeante du monde libre et le représentant d'Ostaria, l'Impératrice entendit une voix familière qui lui fit instantanément chaud au coeur. Elle se retourna et vit son frère Tristan Bunarys, époux de la Reine Ioanna, Prince-consort du Trokadero et surtout, Premier Souverain de Narois. Catella s'exclama d'un "Oh, Tristan, vous êtes là !" en affichant un grand sourire.

Ils ne s'enlacèrent pas par respect du protocole mais on sentait entre les deux êtres une puissante connexion. Elle lui demanda de ses nouvelles et notamment s'il avait fait un bon voyage depuis le Trokadero. Malheureusement, ils ne purent parler plus longtemps, le Prince-consort devant rejoindre son épouse la Reine. Catella profita de cette ocassion pour elle aussi aller rejoindre sa place.

[Rowan Real III]

Depuis quelques jours le Président Real préparé avec l’aide de son secrétariat la tenue parfaite en vue d’assister à la parade du jubilé de l’Empereur, d’ascendance non noble, et d’extraction non militaire, il ne pourrait pas pavaner comme la plupart des invités dans un uniforme ou un costume orné de décorations.

Voilà pourquoi c’est dans un costume blanc plus que modeste que Real avait décidé de participer à la parade du jubilé, au plus haut de sa popularité depuis qu’il avait relevé l’Empire et surtout qu’il l’avait doté d'armes capables de le mettre à labris pour les siècles à venir.

Depuis quelque temps, il commençait véritablement à croire en lui et en sa capacité à guider ce peuple qui l'avait parfois adulé mais aussi rejeté.

Pour l’occasion Real quitta l’Orangerie à bord d’une décapotable noire en compagnie de sa femme, drapeau saphyrien à l’avant, la voiture commença à remonter l’avenue qui débouchait sur le monument de la place Michael I.

Enivré par la foule réunie le long des routes pour pouvoir admirer le défilé, Real se leva et se mit à saluer les saphyriens alors que la voiture tournait autour du monument afin d’atteindre la tribune.

Il attendit quelques secondes que son chauffeur lui ouvre la porte puis il descendit du véhicule et fut salué par un garde impérial, Real se tourna à gauche puis à droite pour faire signe à la foule avant de faire un dernier geste vers les journalistes en tenant sa femme par le bras.

Il fut accompagné par le soldat de la garde impériale qui lui indiqua sa place, au sein de la tribune, bien plus proche de la famille impériale que ne pourraient l'être les autres invités, Real pouvant remercier le sort d'être le Président du Conseil de sa Majesté impériale.

Saluant son vice-président, il s’installa sur sa chaise d’honneur tandis que sa femme fit de même, Real ne fit qu’un simple signe de tête en direction des autres dignitaires et surtout de son gouvernement.

Il savait que beaucoup le détester, mais c’était le prix à payer pour avoir su tirer le Saphyr de sa dépendance diplomatique de la Fédération, aujourd'hui grâce à lui, les Saphyriens vivaient dans un Empire pleinement fort sur la scène mondiale, et ce défilé allait démontrer toute la puissance de cette force.

Real sourit longuement en saluant les gens puis se pencha sur le programme de la parade d'un air satisfait.

[Oscar III]

Oscar II était impatient d'assister à une réception si grandiose, un évènement "dont on entendrait parler des décennies durant" disait-on. Le jeune monarque ne s'était rednu qu'à une seule reprise en terres saphyriennes, lorsqu'il avait 7 ans et qu'il accompagnait son père pour une rencontre entre familles royales et impériales. Il avait toujours apprécié les manières saphyriennes, ainsi que leurs nombreuses coutumes et se faisait une réelle joie que de pouvoir rendre hommage à S.M.I. l'Empereur Victor Ier, qu'il estimait énormément, et qu'il considérait, à juste titre, comme un grand souverain éclairé.

C'est seulement après de multiples vérifications de leur escorte de gardes impériaux, que la délégation royale carlomaniane quitta leurs véhicules à l'arrivée sur la Place Michael Ier. Le Rei prit un instant pour admirer le paysage de liesse populaire qui s'offrait devant ses yeux avant de reprendre sa contenance habituelle, arborant cependant un large sourire de circonstances. Cette présence était un acte important pour sceller l'amitié entre l'Empire du Saphyr et le Royaume de Carlomania, et le Rei en avait parfaitement conscience. Il arborait sa tenue cérémonielle royale, en présence du principal régalia carlomanian : la Couronne des Mers. Le Rei tenait, par ce geste, montrer à la diplomatie saphyrienne que cet évènement était considéré par sa personne, et que son déplacement n'était en aucun cas un pur et simple acte intéressé. En cela, le Rei et sa délégation se dirigèrent vers la Tribune d'Honneur, déjà presque comble, et prirent place après avoir savamment salué la foule et les plus éminents invités. Ils n'attendirent plus que le commencement de la parade.

[Ludwik Pietraszak]

Honoré de l'invitation, le Kormányzó Ludwik Artur Pietraszak venait enfin d'arriver sur les lieux, retardé par un embouteillage monstre, les journalistes bloquant l'accès à la Place Michael Ier. Il salut caméras et foule de gens, souriait à grand sourire et bénit des enfants sur son chemin.

Émerveillé par l'endroit et la magnificence de la place, il soupira. Investit de grâce et d'élégance, il marcha avec fierté vers la Tribune d'Honneur, qui n'attendait finalement presque que lui pour commencer l'évènement.

[Horace Bunch]

Le vieux Sénateur Bunch, ancien Président du Conseil et figure marquante de la vie politique saphyrienne au cours des années passées, arriva au jubilé parmi les derniers. Invité de marque, même s'il n'était là qu'en sa qualité de parlementaire fédéral. Aidé d'une canne, dans un costume noir et chaudement couvert - l'hiver au Saphyr est rude pour un vieil homme, même dans le Sud-Est.
Il était accompagné de son fils, Karl, et de sa fille, Rose. Arrivé, il passa un peu de temps à discuter avec d'autres sénateurs pays et bien sûr, avec les membres actuels du gouvernement, dont il se sentait encore proche - même s'il savait qu'il n'était plus une figure politique d'actualité pour tous ces jeunots.

Il s'asseya à sa place, et se rendit compte qu'il était probablement le mieux placé des sénateurs. Il eut un sourire en pensant que de là où il était, il aurait l'occasion de revoir et saluer l'Empereur lorsqu'il arriverait.

[Anatoli Nikolaïevitch Tsyganov]

Après un trajet discret depuis l'aéroport - il faut dire que des 3 vice-présidents du Conseil des Commissaires du Peuple de l'Union de Novgrad, Anatoli n'était peut-être pas le plus connu, et il ne fut pas étonné de ne pas attirer autant l'attention que d'autres invités de marque. Qui plus est, sa connaissance du phoécien était encore assez limitée, ayant préféré passer sa vie d'étudiant à étudier la grandeur du socialisme et la philosophie vakéministe. Il fut toutefois suivi de près par des photographes qui découvraient.

Il se doutait qu'on dirait que l'avoir envoyé était un signe d'irrespect envers la famille impériale, à l'image de ce qu'avait fait Ostaria. La vérité, c'était qu'Anatoli Nikolaïevitch était proche de devenir le prochain N°1 de l'Union de Novgrad sous peu. Le vieux Benediktov était souffrant et de moins en moins disponible dans l'exécution de ses tâches, et la situation de Novgrad s'en était fait ressentir. Non pas qu'il prévoyait de le putscher, non, mais il était prêt à user de ses moyens pour s'assurer qu'à la succession de plus en plus proche au poste de Secrétaire Général, son nom serait sur les lèvres de tous les membres du Politburo.

Il arriva devant la tribune, et y accéda, sans un mot pour les dignitaires présents, mais en adressant un sourire de politesse à chacun des dignitaires - il savait que son sourire était sa meilleure arme pour séduire. Il salua de quelques mots en srave le consort de Narois, un de ses compatriotes, et se présenta à la Présidente Howard pour lui adresser une poignée de mains, en marmonnant quelques mots en isléen et en lui souriant, encore une fois. Il alla ensuite s'installer, et croisa les jambes en attendant de voir à quoi ressemblaient les célébrations de ce côté là du continent.

[Octavius Petersen]

Deux avenues menaient à la Place Michael Ier, l’une faisant face au Palais Impérial et qui allait jusqu’au Monument à la Paix, et l’autre dirigée vers la vieille ville d’Orcyssia.
L’avenue de la vieille ville avait vu les convois de dignitaires s’enchaîner toute la journée, attirant l’attention de toute la presse. De quoi détourner les photographes de l’avenue principale, fermée pour la journée, où les unités invités à la parade se préparaient à être passées en revue par le Commandant Suprême.

Les dirigeants de l’État-Major étaient réunis au complet pour le défilé. Cinq véhicules de commandement Allmän Motorer C231 arrivèrent devant le Monument à la Paix et s’arrêtèrent à différents endroits de l’avenue. Dans chaque véhicule se trouvaient les 4 dirigeants des principales branches des Forces Armées (hormis la Garde Impériale) ainsi que le Commandement de l’État Major, le Maréchal d’Empire Octavius Petersen. Lequel avait rêvé, depuis petit, d’un jour assister à une parade de ce genre, bien plus impressionnante que celles qui se tenaient pour les anniversaires de l’Empereur ou pour les ouvertures du Parlement. Et le voilà maintenant, vieil homme, à superviser la tenue de ce grand évènement. Il en oublierait presque la guerre qui se déroulait toujours, à des milliers de kilomètres de là, menés par d’héroïques légionnaires saphyriens.

Il arriva en dernier au bout de l’avenue, au plus près du Palais Impérial. Il se réunit rapidement avec les autres membres de l’État-Major. Ils se disputèrent une nouvelle fois sur quelle serait la force la mieux mise en avant au cours de la parade.
Il était vrai qu’il y avait une certaine rivalité entre les 4 branches des Forces Armées dans qui aurait droit aux plus grands honneurs - la Garde Impériale était à part, puisqu’elle avait toujours été la préférée de la maison impériale. L’Armée Continentale se voyait toujours comme la Force la plus puissante et la mieux équipée, la Légion présentait ses hommes comme l’élite des combattants terrestres, la Marine se revendiquait l’histoire la plus majestueuse et la plus glorieuse de l’héritage viking nordique, et la Force de l’Air affirmait sa supériorité technologique en constante modernisation. Et chaque parade était l’occasion de montrer cette supériorité. Il allait sans dire que pour l'évènement unique du jubilé d'argent de l'Empereur, la question de savoir laquelle des 4 aurait droit au privilège de passer en premier était cruciale.

Ils récapitulèrent une nouvelle fois le déroulement de la parade.
En premier, après la parade de la Garde Impériale, la Légion Impériale serait mise à l’honneur, demande expresse de l’Empereur. La place de choix de la Légion avait déjà été fixée par l'implication de la Légion dans la guerre en cours, en Oxanna. Ensuite, autre demande de l’Empereur, les unités alliées mises à l’honneur, celles des Dominions du Samvelde. Enfin, la Marine Impériale, la Force de l’Air Impériale, puis l’Armée Continentale, qui allait clore la marche, mais pas de la moindre des manières, l’État-Major s’en était assuré.

Une fois les préparatifs finis, le Commandant de l’État-Major se rendit près du Monument de la Paix, qui honorait les combattants saphyriens morts pour protéger le Saphyr et combattre la tyrannie. Il se prépara à recevoir l’Empereur, qui passerait en revue les troupes avec lui.

Son uniforme de parade impeccablement apprêté de ses nombreuses décorations militaires.

[Victor Ier]

Après des heures où l’attention se portait sur qui assitait à la parade, le moment tant attendu arriva enfin. Près de la tribune, les grilles dorées du portail s’ouvrirent, puis deux voitures, deux Aster Imperial en variante décapotable sortirent de l’entrée de la cour d’honneur du Palais Impérial, escortée de tous côtés par 16 cavaliers d’élite, les Livgardes des Carabiniers de la Garde.



Dans la première voiture, l’Empereur Victor et son premier fils, le Prince Erik, tandis que dans la seconde voiture se trouvaient l’Impératrice et le Prince Adam, N°2 dans l’ordre de succession au trône. Ornés des étendards de chacun des membres de la famille impériale, les voitures n’étaient pas encore décapotés, mais on apercevait déjà au travers des vitres la famille Karlsson, qui adressait des saluts aux foules qui bordaient les rues du Palais.

Ils étaient suivis de quatre bataillons de parade - une poignée d'hommes comparé aux effectifs totaux - des régiments à pied de la Garde : les Cuirassiers à Pied, les Grenadiers, les Vélites Chasseurs et les Marins de la Garde. Les voitures passèrent devant la tribune, sous le regard des dignitaires présents à la tribune, tandis qu’ils se dirigèrent vers l’avenue. L’escorte de cavalerie les suivaient, tandis que les 4 unités à pied restèrent devant la tribune, se préparait à livrer le spectacle de la Garde Impériale, qui ouvrait toujours le défilé.

Les unités se mirent au garde à vous au passage du convoi impérial, qui remonta lentement le boulevard. Victor saluait à travers la vitre les spectateurs de l’évènement de son jubilé. Erik regardait et saluait également de son côté, et même chose du côté de Jeanne et d'Adam, qui charmaient tout le monde par leurs beaux sourires.
Ils arrivèrent enfin au croisement que marquait le Monument à la Paix. Victor sortit de sa voiture, ainsi que son épouse et leurs deux enfants. Il s’approchèrent du pied du monument, où l’on voyait une liste de noms. A gauche, les noms des unités disparus au combat lors de la sanglante guerre du Lac Blanc ; à droite, les noms de héros dont les récits des exploits avaient été rapportés et exhaltaient les valeurs d’honneur et de loyauté des combattants saphyriens. Et entre les deux, une flamme, entretenu par la Garde Impériale depuis plus de 30 ans, et une plaque, commémorant tous ceux qui ont donné leur vie pour protéger l’Empire et ses citoyens et dont les noms n’ont pas pu être indiqué.

Victor, devant ses deux fils et son épouse, fit un salut militaire aux soldats qui gardaient le monument. Puis il ploya le genou et baissa la tête devant la flamme, en signe d’humilité et de gratitude, tandis que derrière lui, sa femme et ses deux fils baissèrent la tête et mirent la main sur le coeur. Il resta ainsi pendant une minute, la solennité du moment capturée par les caméras et honorée par un long silence, seulement ponctué du bruissement du vent sur les arbres de l’avenue et des chants des oiseaux des Jardins du Palais.