19 mars 2021, 22:01
DIALECTIQUE
principes élémentaires à la compréhension du monde
L'observation du monde ne s'est jusqu'à aujourd'hui fait que sous le prisme de deux manières. La première est la métaphysique, la seconde est la dialectique. La première s'est construite comme méthode primitive de l'organisation de la connaissance et de l'apprentissage tandis que la seconde naquit de la maturation de la pensée scientifique.
La métaphysique repose sur trois caractères :
1°) la catégorisation des choses ;
2°) la négation des rapports entre les catégories ;
3°) la négation de l'évolution.
Elle est la vision la plus simple pour étudier primitivement le monde. En fragmentant le monde et construisant une science fragmentée dont chaque fragment est absolument distinct du reste et n'évolue à aucun moment, il est alors aisé de concevoir des essences et de les étudier. Nous pouvons par exemple considérer l'essence de la pomme qui a des pépins, une chair, une peau ou une tige.
La dialectique quant à elle repose sur trois caractères opposés :
1°) l'unité de l'environnement ;
2°) l'interaction des choses ;
3°) l'évolution des choses.
La dialectique est alors un ensemble de principes logiques complexes, tandis que la métaphysique était surtout une méthode d'organisation de la pensée, simpliste et primitif (c'est-à-dire sans prérequis), qui peuvent être énoncés au sein de quatre lois :
1°) Loi du changement dialectique ;
2°) Loi de l'action réciproque ;
3°) Loi de la contradiction ;
4°) Loi du progrès par bond.
La loi du changement dialectique énonce :
a) Le mouvement dialectique est le mouvement de l'évolution. En considérant un objet par le prisme de la dialectique, on observe son mouvement, c'est-à-dire sa transformation. Par exemple avant d'être une pomme mûre, la pomme rouge fut verte, et avant cela elle fut une fleur.
b) Toute chose est soumise au mouvement dialectique. Autrement dit, rien n'est immuable ou éternel, tout a un début, une évolution et une fin. La seule exception a cette énoncé était bien évidemment le mouvement dialectique qui lui, demeure ainsi que sa source : le processus.
c) Le processus autodynamique fonde le mouvement dialectique. Le processus c'est la progression des successions aux choses qui vont ensuite les transformer. Le processus autodynamique provient des forces internes aux choses étudiées. Par exemple, une pomme mûre tombera, pourrira et se décomposera.
d) Le processus mécanique fonde le changement mécanique. Le processus mécanique provient de forces extérieures aux choses étudiées. Par exemple, une pomme mûre cueillie et mangée ne tombera pas, ni ne pourrira.
La loi de l'action réciproque énonce :
a) Les processus s'enchaînent. L'enchaînement des processus amène la réflexion à s'étendre à lier divers éléments que la métaphysique sépare catégoriquement. Par exemple, la pomme ne pousse que parce qu'il y a un pommier mature, qui n'est là que parce que les conditions du sol, du vent, du soleil étaient réunies à sa pousse et à sa fertilité. C'est l'ensemble de ces processus qui ont déterminé le processus autodynamique de la pomme.
b) Tout influe sur tout. Toute action est réciproque, si la pomme pousse c'est que le pommier a poussé d'une pomme tombée, pourrie et décomposée dont les pépins ont fait naître l'arbre par la fertilité du sol, que la chair décomposée de la pomme a enrichie.
c) Le développement historique est un développement en spirale. La pomme n'a pas qu'un pépin, elle donne donc un ou plusieurs pommiers qui lui-même ne donnera pas qu'une pomme de son existence, il y a donc par l'autodynamique, un développement en spirale ascendante.
La loi de la contradiction énonce :
a) Toute chose contient son contraire. Par exemple, tout être vivant contient des cellules qui meurent et se renouvellent en lui.
b) Les contraires luttent dans chaque chose. Tout être vivant contient des cellules qui vont dans le sens de l'affirmation de la vie quand d'autres tendent vers la négation de la vie, donc vers la mort (par exemples les cellules dégénérées en cancers).
c) La négation est le moteur du mouvement. La négation est autodynamique, c'est-à-dire que c'est la victoire du contraire sur la chose, par exemple de la mort sur la vie. Cependant au sein d'un cadavre, il y a les germes de sa négation, qui va nier ensuite la mort car un cadavre est fertile. La négation de la négation est l'accomplissement d'un cycle en spirale.
d) La destruction dialectique n'est pas une destruction mécanique. La destruction dialectique que l'on a vu comme la négation, n'est qu'une étape dans le cycle. La destruction mécanique est extérieure au cycle et l'anéantit. Si demain la Terre explose, la pomme n'aura pas le temps de faire pousser d'autres pommiers qui donneront d'autres fruits ; le cycle est rompu.
e) Chaque chose est une unité de ses contraires. Les choses changent car elles renferment une contradiction en elles-mêmes et la résolution du conflit entre la chose et son contraire produit le changement dialectique.
La loi du progrès par bond énonce :
a) Le progrès quantitatifs aboutit à un progrès qualitatif. En entendant progrès, toute avancée du cycle autodynamique ; si l'on réchauffe de l'eau, jusqu'à 99°C elle ne va connaître qu'un progrès quantitatif de chaleur, puis à 100°C, ce progrès quantitatif va devenir qualitatif, l'eau va acquérir une nouvelle qualité/un état nouveau en se transformant en vapeur. C'est ce progrès qualitatif qui forme le progrès et qui n'advient que par bond.
Vulgarisation de l'ouvrage suivant
Georges Politzer, Principes élémentaires de philosophie