Sur la route de Candy [Rencontre]

[Empire du Saphyr]

Conformément aux ordres du Président du Conseil de Crise, une petite portion neutre de route a la frontière entre les deux Arkadias fut sécuriser pour permettre une rencontre avec le représentant de la C.I.N.S

[Jayïonn Hatadou-Hatadou]

Son Excellence Hatadou-Hatadou, fort de plus 20 années d’expérience au sein du monde diplomatique, avait été, en sa qualité d’ancien Chancelier de la Communauté Internationale des Nations Souveraines, mandaté par celle-ci dans l’objet de régler le conflit saphyro-arkadien naissant. Ce dernier faisant suite au putsch perpétré par Felix Norberg, devenu alors le Président de la Révolution Républicaine arkadienne.

Avant de rencontrer la Présidente du Conseil Impérial saphyrien, Kirsten Sullivan-Pettersen, Jayïonn Hatadou-Hatadou avait désiré obtenir une entrevue avec le chef de file des révolutionnaires, le Président Norberg. C’est seulement au terme de longues et périlleuses négociations sur le lieu de la rencontre, que celle-ci pu enfin avoir lieu. Ainsi, le médiateur prit le jet qui avait été affrété par la CINS en vu des ses déplacements, et s’envola de l’Aéroport International d’Orcyssia, pour la grande Cité d’Arkadis. Après de longues heures de vol, qui faisaient elles-mêmes suite au long vol entre Kalopoles et Orcyssia que S.E. Hatadou-Hatadou eut à endurer la veille. Bien que fortement affaibli par ces voyages et le décalage horaire, il avait la ferme intention de rétablir le règne de la paix.

Une fois posé sur le tarmac de l’Aéroport Kevin II d’Arkadis, un convoi de trois FMC C60, véhicules blindés de l’armée terrestre saphyrienne, prêtés par celle-ci aux forces de la CINS, l’attendait pour lui permettre de rejoindre le lieu de rendez-vous, gardé secret jusqu’alors. Après de longues heures de route, le convoi s’arrêta, et, après de nombreuses vérifications d’usage. On fit sortir le médiateur de l’arrière du véhicule central du convoi. Il fut escorté par sa garde rapprochée au sein d’un bâtiment au sein duquel l’attendait une figure familière, un bras dans le plâtre, et entouré d’hommes armés : Felix Norberg.

Le médiateur accepta l’invitation du Président du Conseil de Crise à s'asseoir, et s’installa en face du grand ennemi de l’Empire du Saphyr.

JHH : Bonsoir Monsieur Norberg, j’ai cru comprendre par notre intermédiaire que vous avez subi de légers désagréments au cours de cette journée. En cela, je vous remercie de maintenir notre entrevue.

[Felix Norberg]

Le voyage jusqu'à l'Etat de Candy fut assez douloureux pour le Président, mais il tenait à honorer le rendez-vous. Il débarqua vers 22 heures dans une petite rue de Candy avant de rejoindre un bâtiment sécurisé. Les soldats des FAL se positionnèrent en arrière de la rencontre. Felix attendait dans une salle avec quelques-uns de ses gardes du corps quand Son Excellence Hatadou-Hatadou arriva, lui aussi avec sa protection personnelle.

Après que Son Excellence eu parler, le Président répondit, le ton serein.

Felix Norberg : Bonsoir votre Excellence. Oui, notre hélicoptère a été descendu par les saphyriens, semble-t-il. Nous sommes peu à avoir survécu à l'attaque... Et je vois que vous êtes venus bien gardé vous aussi.

[Jayïonn Hatadou-Hatadou]

JHH : Comprenez, Monsieur le Président, que je tiens à la protection de ma personne, en cette situation, pour ainsi dire troublée… Bien, avant toute chose, je tiens à ce que vous m’exprimiez personnellement vos revendications.

[Felix Norberg]

Felix Norberg : Je conçois vos inquiètudes Monsieur. J'ai moi même pris les mêmes dispositions.

Quant à nos revendications, elles sont simples. Nous demandons à ce que les Forces Armées Impériales du Saphyr quittent le territoire arkadien et laissent Arkadia décider de son sort elle-même.

Par cela, nous entendons un référendum sur la question de l'indépendance arkadienne ainsi qu'un autre sur la forme de l'Etat. Comprenez que pour nous, cet Empire a violé notre souveraineté. Et c'est inacceptable. Je crains de voir mon pays se faire annexer.

Je crois que si le Saphyr ne cherche pas à apaiser lui aussi les choses, le dialogue entre révolutionnaires et partisans de ce pays belliqueux et impérialiste ne pourra être autrement qu'un dialogue de sourd.

Sachez également que vous n'êtes pas le seul avec qui nous nous entretenons en ce moment même.

[Felix Norberg]

Le Président Norberg ajouta.

Felix Norberg : En attendant, les États du Nord tiennent actuellement un congrès de la plus haute importance. Nous ferons naître dans les prochaines heures le régime qui donnera à Arkadia son indépendance et son socialisme tant rêvés. Le Royaume et le protectorat n'ont jamais étaient aptes à le faire.

[Jayïonn Hatadou-Hatadou]

Jayïonn Hatadou-Hatadou avait écouté calmement son interlocuteur, guère surpris par ses dires. Une fois que celui-ci eu fini de répondre à la question qui avait été posée, il répondit au Président Norberg d’une manière tant assurée qu’autoritaire, sans nulle hostilité cependant.

JHH : Bien, que cela soit clair, et tenu pour dit, je ne suis opposé à l’indépendance d’Arkadia, au même titre que je ne suis opposé au maintien de son protectorat. Sachez, Monsieur le Président, que ma parole et mes mots doivent être tenus et appréhendés en tant que sainte parole de la CINS. Ma personne, comme la Communauté, dont je suis aujourd’hui le porte-parole, désirons avant toute chose que l’expression de la volonté du peuple arkadien soit respectée.

Cependant, aujourd’hui, votre état-révolutionnaire est vu tel un état-voyou, si ce n’est une organisation terroriste. Comme je l’ai exprimé, je ne rejette vos revendications, mais je suis formellement opposé à vos méthodes. Vous êtes celui qui a déclenché cette guerre, veuillez ne pas l’omettre. Le fait que vous souhaitiez établir un état indépendant arkadien par le biais des urnes est louable. Mais pourquoi n’avoir débuté par cela au lieu de prendre les armes et de vous livrer à des actes de terrorisme ?

Aujourd’hui, si vos revendications sont claires, je désire que les miennes, soit celles de la CINS, soient les plus limpides possibles. Effectivement, vous n’êtes le seul à exprimer des demandes, avant toute chose les hostilités doivent cesser, d’une manière bipartite. Nous maintiendrons le statu quo jusqu’à la signature d’un traité de paix. Nous mettrons en place, dès la crise réglée, un référendum portant sur deux questions majeures : le maintien de la monarchie ou la mise en place d’un système républicain, et le maintien, ou l’abrogation du traité de protectorat. Comprenez, Monsieur le Président, que si ces demandes ne sont respectées par votre partie, la Communauté Internationale des Nations Souveraines ne sera en mesure de reconnaître l’état arkadien, celui-ci s’étant formé de manière félonne, dans l’irrespect de la diplomatie internationale et dans le sang.

[Felix Norberg]

Felix Norberg : Les Etats du Nord sont révolutionnaires et fiers de l'être, votre Excellence. Je ne tiens compte de cette accusation de terrorisme. Nous savons, tout les deux très bien, à quel point c'est subjectif. Nous sommes avant tout des arkadiens qui ne se laissent pas abattre par cet Empire, ce patriarcat de malheur et cette idéologie capitaliste décrépite. Cet Empire qui semble ne porter aucun intérêt pour la CINS d'ailleurs...

Nous n'avons pas déclenchés cette guerre, mon ami. C'est bien la présidente du Conseil Impériale, Pettersen-Sullivan qu'il la fait, violant les traités et les usages diplomatiques. Nous avions préparé les documents et nous étions sur le point de contacter le Résident-Général lorsque le Conseil de crise a appris que les soldats saphyriens stationnés dans la base militaire d'Arkadis étaient sur la route du Palais. Nous leur avons demander plusieurs fois de rompre leurs actions, sans effet concluant. J'ai ordonné de faire feu lorsque ces derniers ont voulu marcher sur le Palais Delfrous. Je ne voulais pas que des saphyriens piétinent à nouveau nos institutions, comme ce fut le cas lors de la chute de la République fédérale. Qui a alors réellement déclenché cette guerre ? Voyez donc comment tout cela est romancé, utilisé pour affermir la gloire de cet Empire en chute.

Je ne sais si ils vous écouterons. Je ne sais si les référendums dont vous nous faites la promesse ce soir, auront réellement lieu. Aurons nous, même, le droit d'y participer ? La Révolution ne baissera les armes que lorsque le Saphyr en aura fait de même. Elle ne les lâchera pas pour autant. Arkadia est à un tournant de son histoire, plus proche de son indépendance et de son idéal socialiste républicain qu'elle ne l'a était auparavant.

[Jayïonn Hatadou-Hatadou]

JHH : Monsieur le Président Norberg, si l'idéal arkadien est effectivement ce socialisme que vous idéalisez, celui-ci sera porté au pouvoir par les urnes et la seule volonté populaire. Nous, Communauté Internationale des Nations Souveraines ne pouvons considérer qu'un état ne soit l'expression d'une volonté populaire. Ainsi, il paraît tant clair qu'évident qu'il n'est trop tard pour rétablir la paix et mettre fin à ce conflit autour d'une table plutôt que dans le sang et les larmes. Je vous en conjure, proclamez votre volonté de cesser le feu ! Il est évident que l'Empire du Saphyr, s'il tient un tant soit peu à son image auprès de la communauté internationale se devra de se réunir pour définir la paix, durant que traité au sein duquel je me ferais médiateur.

Nous vivons le Printemps des Nations, si le peuple arkadien désire rétablir sa seule souveraineté, et l'exprimer en une République, soit ! Si celui-ci désire, au contraire, maintenir la monarchie, et le protectorat, il en sera ainsi. Le seul objet de ma médiation est le respect de la volonté populaire. Cette crise ne sera réglée tant que celle-ci n'aura été respectée. En cela, je vous le demande humblement, au nom de la paix, cessez-le-feu ! Je m'assurerais que la parole de chacun soit entendue.