Alors que les problèmes de toxicomanie continuent de prendre de l’ampleur, certains reprennent la prévisible argumentation sur la nécessité de renforcer les peines relatives aux drogues. Le problème de toxicomanie ne doit pas cacher les autres problèmes qu’un tel renforcement aggraverait.
Rappelons que la tension carcérale est de 99,5% au Saphyr et qu’elle dépasse les 100% dans plusieurs territoires, dont l’Orcadie où j’ai émis une circulaire pour faire baisser cette tension. Envoyer toujours plus de citoyens en prison pour des délits mineurs liés à la drogue ne m’apparaît pas être la solution au problème, pas du tout.
Rappelons également que la récidive est en hausse dans notre pays et ajouter encore des personnes coupables de délits mineurs en prison, c’est continuer de leur faire rencontrer des criminels véritablement dangereux, ce qui fait augmenter le risque de récidive.
Je pense que nous devons sortir de ce réflexe du tout-répressif en matière de lutte contre la toxicomanie. Avant d’être un enjeu de justice et de sécurité, c’est un enjeu de santé publique qui doit être traité comme tel. Cela veut dire que nous devons accroitre la prévention dans les établissements scolaires, que nous devons multiplier les places disponibles dans les centres de désintoxication et que, plus globalement, nous devons lutter contre la pauvreté qui est un terreau fertile à la toxicomanie. Voilà ce que je compte faire si je suis réélue à la tête de l’Orcadie.