Skjørdlandposten

[Kirsten Strand]

Le Skjørdlandposten est un quotidien local basé à Guttormsburg, en Skjördland. Fondé en 112, son tirage est d'environ 60 000 exemplaires.

[Markus Sullivan-Schwarz]

Interview exclusive | Markus Sullivan-Schwarz : “Ma première ambition est de me battre pour les skjördlandais”


EXCLUSIF - Dans une interview au Skjørdlandposten, la tête de liste de l’Alliance de la Droite Populaire en Skjördland Markus Sullivan-Schwarz revient sur ses origines, son parcours, les raisons de son engagement en politique et son projet pour la Principauté.

Monsieur Sullivan-Schwarz, votre parti, l’ADP, a fait le choix du renouveau en vous désignant tête de liste en Skjördland. Vous faites vos débuts en politique à l’occasion des élections congressionnelles de cette année et vous portez un nom qui ne laisse que peu de place au doute quant à votre héritage familial. Pouvez-vous nous en dire plus sur vous afin que nos lecteurs en apprennent davantage sur votre candidature ?

Je suis né et j’ai vécu toute mon enfance et mon adolescence à Riverssen. Je suis un enfant du pays, comme on dit. Ma mère, Ivana Sullivan, est une femme d'affaires ainsi qu’une femme politique. Elle a été Haut-Ministre d'État à l'Instruction et au Patrimoine dans le Gouvernement Sullivan-Pettersen I. Elle est aussi la fille de Paul Sullivan et donc, la sœur de l’ancien Président du Conseil Erik Sullivan. Mon père, Lukas Schwarz, est un homme d’affaires norsfallo-brakhéen. Véritable globe-trotter, il a fini par poser ses bagages au Saphyr lorsqu’il a rencontré ma mère. J’ai donc baigné dans les affaires et la politique depuis que je suis tout petit. Mais j’ai toujours eu une préférence pour la politique. Je me souviens avoir passé du temps avec ma tante et mon oncle à l’Hôtel de l'Orangerie dans les années 180 et d’avoir visité quelques années plus tard le Sénat Impérial et le Congrès Fédéral. Avec le temps, j’ai commencé à me forger mes propres opinions et dès l'âge de 16 ans, j’ai rejoint les Jeunesses Populaires. J’ai milité activement en leur sein aux côtés de mes amis et je m’en suis fait de nouveau. Je voulais être sur le terrain, échanger avec les gens, les convaincre, tracter sur les marchés, coller des affiches, militer en ligne, etc. Ces années ont véritablement été formatrices et m’ont grandement confortées dans mes idées, à quelques exceptions près.

Je viens d’avoir 20 ans cette année et je suis en deuxième année de Bachelor en Sciences Politiques à l'Institut d'Empire des Sciences Politiques du Skjördland à Guttormsburg. Je compte bien poursuivre mes études en parallèle car la politique n’est pas une profession mais un engagement, au service du peuple saphyrien.

L’Alliance de la Droite Populaire a effectivement fait le choix du renouveau en me désignant tête de liste dans l’un de ses fiefs. Elle a aussi et surtout fait le choix de la jeunesse et je pense que c’est une excellente nouvelle que les jeunes soient représentés à l’occasion de ces élections, et à terme, dans la classe politique saphyrienne. Ce choix m’honore et m’oblige. Je compte bien faire tout mon possible pour me montrer à la hauteur des attentes placées en moi et pour me faire un prénom, à l’image de mon oncle et de ma tante, Erik et Kirsten Sullivan, en leur temps.

Justement, n’avez-vous pas peur que l’image de votre oncle ou de votre tante vous colle à la peau ?

Au début, c’est naturel car personne ne me connaît. Le seul marqueur pour les électeurs, c’est que je suis un Sullivan. Lorsqu’ils apprendront à me connaître - ce qui est d’ores et déjà le cas lors de cette campagne - ils me verront autrement, à savoir comme un jeune engagé pour une droite moderne, partisan de ce que nos amis outre-adamantique appellent le “conservatisme compassionnel”. La droite saphyrienne a de multiples visages et je compte bien en incarner un, celui de la synthèse qui sera fédérer nos rangs et rassembler au-delà. Je n’ai jamais caché le fait que je me sentais idéologiquement proche de la Coalition des Mouvements Démocrates et, dans une moindre mesure, du Parti Impérial. Ces deux partis sont pour moi des alliés naturels de l’Alliance de la Droite Populaire et j’entends travailler avec eux si j’accède à la Ministre-Présidence de notre Principauté.

Pourriez-vous travailler avec le Grand Rassemblement Patriote, à l’image de votre oncle Erik Sullivan ?

Non. Les temps - et le contexte - ont changé et dorénavant, l’idée de collaborer avec le Grand Rassemblement Patriote n’est plus d’actualité. Elle ne l’était d’ailleurs déjà plus lors de la Présidence du Conseil de Kirsten Sullivan-Pettersen qui s’est toujours refusée à travailler avec eux et je me retrouve parfaitement dans cette ligne politique. J’ai toujours combattu et je combattrai toujours les extrêmes, qu’il s’agisse de l’extrême-droite ou de l’extrême-gauche. Les partis de gouvernement n’ont pas vocation à plonger dans la fange en s’alliant avec eux.

Vous semblez incarner une ligne modérée au sein de l’Alliance de la Droite Populaire et votre récente proposition d’ouvrir le mariage aux couples de même sexe au Skjördland est un tournant idéologique fort. Pensez-vous faire l’unanimité avec une telle proposition ?

Aucun responsable politique ne peut se targuer de faire l’unanimité, y compris dans son propre camp. Chaque parti - et l’Alliance de la Droite Populaire ne fait pas exception - est composé de plusieurs courants idéologiques et me concernant, j’incarne celui d’une droite moderne. Je suis jeune et comme tous les jeunes, je ne comprends pas que l’on puisse encore tenir le même discours qu’il y a 30 ou 40 ans sur cette question. Vous pouvez appeler cela comme vous voulez mais me concernant, tout ce que je veux, c’est que le mariage redevienne un engagement privé, qui engage deux adultes consentants, sans distinction de sexe. L’État n’a pas à s'immiscer dans la vie privée des gens pour leur dire avec qui ils doivent se marier. Ce n’est pas ma philosophie et ce n’est pas celle d’un grand nombre de skjördlandais et de saphyriens.

A l’heure actuelle, il n’y a pas de durée légale du temps de travail et les heures supplémentaires au-delà de 42 heures hebdomadaires sont défiscalisées et leur taux de majoration est de 30%. Lors de la campagne, vous vous êtes montré particulièrement offensif sur cette question envers votre principal adversaire, l’Union Socialiste Écologiste. Vous proposez aux travailleurs de travailler encore davantage pour gagner plus mais ne pensez-vous pas que les skjördlandais travaillent déjà assez ? Ne serait-il pas plus efficace d’augmenter le salaire minimum horaire qui est de 8,5 ₳ aujourd'hui ?

Augmenter le salaire minimum horaire serait une fausse bonne idée car non seulement cela aurait un coût non négligeable pour les entreprises mais en plus, cela écarterait du marché de l’emploi les personnes les plus fragiles - les moins expérimentées et les moins qualifiées -, celles-là même que la gauche se targue haut et fort de vouloir protéger. Les meilleurs économistes vous diront que l’augmentation du salaire minimum a des conséquences directes en termes de hausse du chômage.

Ce que je propose, c’est de défiscaliser les heures supplémentaires au-delà des 39 heures hebdomadaires et de rehausser le taux de majoration de 20%, soit 50 %. Autrement dit, un employé ou un salarié qui est au ​​salaire minimum et qui travaille 42 heures par semaine à l’heure actuelle touchera 153 ₳ de plus par mois sans travailler plus. Ensuite, pour cette même personne, chaque heure supplémentaire hebdomadaire qu’il fera lui rapportera 51 ₳. Et encore, je le redis, il s’agit de la fourchette basse car je me base sur le salaire minimum horaire.
Si je me base sur le salaire horaire moyen qui est de 15 ₳, ce n’est plus 153 ₳ mais 270 ₳ de plus par mois pour un employé ou un salarié qui travaille 42 heures par semaine et 90 ₳ de plus par mois par heure supplémentaire hebdomadaire effectuée.

Ces mesures très concrètes auront pour effet immédiat d’augmenter les salaires des travailleurs et de les encourager à travailler encore plus pour gagner plus. Et contrairement à une hausse du salaire minimum horaire, cela est bénéfique pour les entreprises et l’ensemble des travailleurs. Tout le monde y gagne : plus de pouvoir d'achat pour les ménages et plus de compétitivité et de flexibilité pour les entreprises, créatrices de richesses.
Je suis le candidat du pouvoir d’achat et si les skjördlandais se mobilisent en faveur de l’Alliance de la Droite Populaire à l’occasion des ces élections, je serai le Ministre-Président du pouvoir d’achat.

Où vous voyez-vous dans 10 ans ?

Personnellement, j’espère que je serai marié et que j’aurai fondé une famille. Politiquement, ce n’est pas à moi d’en décider mais aux électeurs. Pour l’heure, ma première ambition est de me battre pour les skjördlandais, des plus jeunes au moins jeunes, afin d’améliorer leur quotidien et leur avenir.

Un troisième Sullivan à l’Hôtel de l'Orangerie ?

(rire) Non, je ne pense pas. Beaucoup de responsables politiques font mine de se désintéresser d’un tel poste alors qu’ils y pensent jour et nuit mais je peux vous assurer que je ne suis pas de ceux-là. Vous savez, je n’ai que 20 ans. Je suis jeune, engagé activement en politique depuis plusieurs années et on m’offre l’opportunité de présider ma Principauté natale, ce qui est déjà énorme. Je le redis mais ma seule ambition est de me battre pour les skjördlandais. Je ne compte pas me servir de ma Principauté et de ses habitants comme d’un marche-pied. J’ai trop d’attachement pour ma terre natale et de respect pour ceux qui y vivent pour agir ainsi. Il y a tant de choses à faire ici.