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L'Écho Impérial

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Theo Andersen
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21 avr. 2021, 22:41

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L'Écho Impérial est un journal basé à Lexfjord, dans le Palatinat, fondé en l'an 28. Historiquement le principal média de presse écrite recevant les nouvelles du monde transitant par le port de Lexfjord, l'Écho Impérial s'est focalisé sur les actualités politiques à travers les dominions et territoires de l'Empire du Saphyr ainsi que sur les affaires internationales en Phoécie et dans le Nouveau Monde.

Aujourd'hui journal généraliste, affichant une ligne éditoriale libérale et partisane de l'Empire, l'Écho est renommé à travers le pays et au-delà pour le travail de sa rédaction politique, ses analyses des relations internationales et de la vie politique saphyrienne, ainsi que pour ses interviews de hautes personnalités politiques aussi bien saphyriennes et étrangères.

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Rédacteur en chef :
Theo Andersen

Rédacteurs :
Benedikte Saltum



Les journalistes souhaitant postuler pour devenir rédacteur
sont priés de présenter leur candidature au rédacteur en chef.

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Theo Andersen
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Avril 188 - N°3-04-188 | Lexfjord, Palatinat d'Orcyssia | 5 ₳

Renversement du gouvernement et du parlement par le pouvoir judiciaire en Hirana
Nouvelle Constitution en Hirana :
un nouveau cap pour la République


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Benjamin Delaunay, Président de la République d'Hirana par intérim depuis la chute de la IIIème République - images Hiranews


Même à notre époque, même dans notre partie du monde, la Phoécie n'est pas exempte d'agitations et de vents contraires qui vont mettre à mal sa stabilité et la paix qui y règne habituellement. Les turbulences qui agitent ces temps-ci l'Empire ne doivent pas nous faire oublier que dans d'autres pays de notre continent la paix et l'ordre démocratique que nous chérissons est encore précaire. En Hirana, cet ordre démocratique a récemment été perturbé par un scandale majeur de corruption, impliquant la quasi-totalité de la classe politique hiranaise et qui a finalement conduit la IIIème République Hiranaise à sa chute.

C'est donc sur une nouvelle révolution, cette fois-ci de l'opinion, que s'achève la IIIème République hiranaise, née après la chute de la dictature militaire il y a un peu moins de 30 ans, et dont la vie aura été ponctué de scandales, de l'affaire des dîners privés à l'Hôtel de Narseau (ndlr : la résidence du chef du gouvernement) à l'affaire des interférences électorales par la République de Fortizza, en passant par les tensions et reports de résultats électoraux qui agitaient certains scrutins. Mais l'ampleur de la corruption qui a frappé la République insulaire au cours de l'année passée est d'un niveau tout autre, cette fois.

Le mandat d'Aurore Chesnay, qui succédait à la Juge-présidente Leona Cochran, semblait pourtant inaugurer une nouvelle ère de paix sociale et de retour à la normale démocratique. Sous son mandat, la vie politique hiranaise a pris une tournure bien plus tranquille, qui a permis au gouvernement hiranais de s'impliquer davantage dans la politique extérieure - et ce alors que les années 170 ont été ponctuées de nombreuses crises géopolitiques dans la région, notamment en Ostaria, en Sarande et à Narois.

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Nathanaël Deniau, ancien Président de la République, se rendant à une audition par le Procureur de la République - images Hiranews


Mais son successeur, le jeune et dynamique Nathanaël Deniau, ancien maire de la capitale qui avait ressuscité le parti centriste et l'avait mené au sommet de l'État, aura déçu plus d'espoirs qu'il n'a su en suscité. Élu en mars 186, il est au coeur d'un scandale moins d'un an après son élection, quand en janvier 187, des malversations de l'époque où celui-ci était maire d'Hiran sont révélés par les journalistes d'investigation du Reporter, jusqu'à ce que son ancien adjoint se dénonce. Blanchi aux yeux de la loi mais pas de l'opinion, le Président parvient à s'éloigner du feu des projecteurs quand c'est au tour du Parti Communiste d'être ciblé, à peine 2 mois plus tard, pour des histoires liés aux contrats d'armement, très vite suivi du Parti Patriotique Royaliste qui est inquiété pour des millions venus du Bluiyglesh. Puis vint le tour des conservateurs à Acton et les écologistes au Palais Sénatorial apportent la conclusion à cet enchaînement d'affaires qui aura au moins eu le mérite de montrer à l'opinion que la corruption en Hirana était loin d'être endémique d'un seul bord de l'échiquier.

C'est finalement le Président qui ferme le bal avec de nouvelles révélations sur le financement de sa campagne présidentielle. En juin, 2 ministres sont arrêtés, le Président poussé à la démission par une population auprès de laquelle il n'a alors plus que 8% d'opinions favorables et le 28 juin, il démissionne. Le lendemain, le Président de la Cour Constitutionnelle devient Président par intérim et fait immédiatement suspendre le Parlement. Un mois plus tard, le 23 juillet, le Président Deniau est arrêté et il n'y a plus dans la République insulaire le moindre leader politique qui soit épargné par le grand mouvement anti-corruption initié par les institutions hiranaises.

Au total, ce sont près de 305 parlementaires, 4 maires, 2 ministres, 1 chef de gouvernement et 1 président qui sont concernés. Et sur les vestiges d'une République gangrénée par la corruption, ce sont les juges qui reprennent une fois de plus les commandes. A l'instar de Leona Cochran, deux fois Présidente par intérim à des moments critiques de l'histoire de la IIIème République, Benjamin Delaunay, Président de la Cour Constitutionnelle, devient Président par intérim et charge un gouvernement technique de réformer en profondeur la République.

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La Chambre des Députés, déserte depuis la suspension du Parlement par la Cour Constitutionnelle - images O.F.I.


Renversement nécessaire face au délitement de la classe politique pour certains, grand retour de la "dictature des juges" pour d'autres, la nouvelle dynamique mise en branle par cette nouvelle péripétie a de toute manière déjà donné vie à une nouvelle Constitution et à une nouvelle République. Élection du Président par la Chambre des Députés plutôt qu'au suffrage universel, suppression du Palais Sénatorial, fin du pouvoir de dissolution présidentiel, possibilité de suspension de la Chambre par la Cour Constitutionelle, et réaffirmation de la souveraineté d'un peuple qui se reconnaissait de moins en moins dans ses élus et gouvernants, autant de changements qui renvoient à une volonté profonde de réformer des institutions en lesquelles la confiance populaire était à son plus bas.

L'impact de cette vague qui fait vacille la République, de la révélation de cette corruption enracinée profondément dans la vie publique hiranaise sur les prochaines élections est inéluctable, il est toutefois difficile de dire et de mesurer quels en seront les effets. Les affaires de corruption généralisée ont souvent menés dans les pays où ils sont découverts à des renversements, parfois institutionnels, parfois démocratiques, parfois extrémistes, et à l'émergence de nouvelles mouvances, parfois citoyennes, parfois populistes, mais toujours dans la volonté de bousculer l'ordre établi, très souvent jugé responsable du laisser-aller des institutions. Avec la dissolution de l'ensemble des partis et le durcissement des règles de création de partis politiques, seuls trois nouvelles formations ont pu voir le jour : le Parti Socialiste Démocrate, le Parti Libéral Progressiste et le Parti Libéral Conservateur. Avec ces 3 partis, au champ large sur le spectre politique, et tous nés dans le chaos de l'effondrement de l'ancienne classe politique et dont les leaders chercheront probablement à éviter de répéter les erreurs de leurs prédécesseurs, les possibilités d'un morcellement de la vie politique menant à une impasse sont réduits, et l'absence de partis anti-républicains comme pouvait l'être le Parti Patriotique Royaliste (ndlr : parti royaliste d'extrême-droite partisan de l'ancienne dictature) et l'Altenative Royaliste (ndlr : parti royaliste libéral pro-phoécien, dont l'ancienne Président par intérim Leona Cochran étant notamment une membre), les risques d'une contestation plus large du modèle républicain hiranais sont également assez faibles.

Quant à la manière dont Hirana est perçue par les pays phoéciens et le reste du monde, alors qu'elle arrive à l'issue de cette crise, le gouvernement du Président Delaunay n'est pas inquiet. Et à raison : Hirana conserve une économie robuste, un attachement à la démocratie solide et une stature de confiance dans le concert des nations : elle reste l'un des pays moteurs de l'Union Phoécienne, aux côtés notamment de la Lysennie. Une Union dont le Conseil a souvent vu en son sein de grandes figures de la politique hiranaise, et une Union qui s'est d'ailleurs élargie il y a 7 jours avec l'entrée formelle de la République d'Ostaria en son sein.
La classe dirigeante de la République d'Hirana a eu beau vaciller d'affaires en scandales, la puissance régionale hiranaise demeure et il n'y a pas de doute sur le fait que les élections à venir qui font suite à l'adoption de la nouvelle Constitution donneront un nouveau tempo à une classe politique désoeuvré et un nouvel horizon à un Hirana en laquelle ses citoyens ne croyaient plus. La marée aura chassé la classe politique hiranaise mais sous les vagues, la République tient bon.

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Hiran, capitale d'Hirana, demeurée calme malgré la tempête - images O.F.I.


- Theo Andersen, pour L'Écho Impérial


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Theo Andersen
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Avril 188 - N°4-04-188 | Lexfjord, Palatinat d'Orcyssia | 5 ₳

Démission de la Présidente Kirsten Sullivan-Pettersen
Quelle coalition pour diriger l’Empire?


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Kirsten Sullivan-Pettersen, Présidente du Conseil Impérial du Saphyr depuis 9 ans - images O.F.I.


Après le départ de la Présidente sortante, la question se pose de la coalition qui dirigera le Saphyr à présent.

Le scénario qu’il semble bon d’écarter tout de suite, c’est le retour au gouvernement des communistes. Même dans l’éventualité où les socialistes accepteraient de gouverner de nouveau avec eux, aucune autre formation politique n’est prête à l’accepter, rendant impossible tout communiste au gouvernement.

Premier scénario crédible, un retour de la coalition actuelle de droite et du centre, remodelée avec éventuellement un changement de parti pour la Présidence du Conseil. Avec une feuille de route plus axée au centre et un retour de la CMD à l’un des deux plus hauts postes du gouvernement, peut-être cette option est envisageable. Cette coalition a les avantages évidents d’avoir dirigé le pays pendant 9 ans et d’être nettement majoritaires. Cependant, le départ de la CMD du Conseil Sullivan-Pettersen pose évidemment un problème majeur de confiance entre la CMD et ses alliés. Enfin, l’ADP, premier parti du pays, est-il prêt à refaire des concessions à son ancien allié centriste à qui il avait déjà beaucoup cédé?

Second scénario plausible, le retour d’une coalition pleinement à droite où le GRP remplacerait la CMD, soit exactement ce qu’un certain Erik Sullivan avait fait il y a des années. À nouveau, cette coalition est majoritaire et permettrait à la droite d’assumer pleinement sa politique conservatrice, entravée par l’alliance avec la CMD, plus progressiste. De plus, Kirsten Sullivan-Pettersen n’avait visiblement jamais accordé beaucoup de crédit à cette hypothèse, son départ rebat peut-être les cartes. Cependant, l’ADP garde en mémoire la désillusion électorale terrible qui avait suivi son alliance avec le GRP. De plus, l’ADP serait alors dans une situation compliquée sur les questions économiques, le PI et le GRP assumant pleinement leur étatisme sur ces questions, rendant compliquée une politique libérale.

Troisième scénario envisageable, un gouvernement centriste qui unirait l’USE, la CMD et le PI, un gouvernement qui rayonnerait depuis le centre. Mais même si un tel gouvernement serait majoritaire avec 65 sièges au Sénat, l’USE et le PI pourraient vouloir revenir sur les grandes réformes libérales de la CMD, à commencer par la question des retraites. Il pourrait s’agir d’un frein évident pour cette coalition, qui n’existait pas quand l’hypothèse avait été évoque à la suite des élections générales il y a trois ans.

Quatrième scénario plausible, un gouvernement uniquement composé de membres de l’ADP et du PI qui serait donc minoritaire (même si il pourrait être soutenu par le GRP) mais qui profiterait du fait qu’aucun gouvernement rassemblant l’opposition pourrait émerger en concurrence. Une telle configuration pourrait également être évoquée dans le cas d’un gouvernement expédiant les affaires courantes dans l’attente de nouvelles élections générales si d’aventure aucune coalition stable ne venait à se former.

Enfin, dernier scénario envisageable, ce serait un gouvernement composé de l’USE, du PI et de l’ADP. Si l’ADP renonçait à aller plus loin dans la libération du pays, peut-être une telle coalition serait-elle envisageable. Largement majoritaire (car réunissant les trois premiers partis), cette majorité serait en revanche très instable, d’autant plus qu’elle se ferait sans Kirsten Sullivan-Pettersen avec qui le leader socialiste Bradley Russell avait appris à travailler.

Il paraît extrêmement peu probable qu’un scénario autre que les cinq évoqués ci-dessus émerge. Sans le MRC (sauf énorme surprise), il paraît difficile de former une coalition autre. Même si sur le papier il existe de grandes similitudes idéologiques entre MRC, USÉ, PI et GRP, les grandes dissensions personnelles rendraient une telle alliance impensable, surtout vu l’instabilité générée par une alliance à quatre partis. peut-être peut-on imaginer une coalition où les socialistes remplaceraient le PI de l’actuel gouvernement, dans le cadre d’un gouvernement libéral sur le plan économique mais progressiste sur le plan sociétal. Dans tous les cas, les tractations doivent aller bon train dans les bureaux du Parlement où chaque parti doit essayer d’obtenir la meilleure place que possible dans la future majorité.



- Benedikte Saltum, pour L'Écho Impérial


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Theo Andersen
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13 juil. 2021, 17:10

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Juillet 191 - N°2-07-191 | Lexfjord, Palatinat d'Orcyssia | 5 ₳

Panique dans les rues d'Orcyssia, panique dans les rues d'Old-Burghaven...
Après le New Libertland, le Burghaven ?


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Old-Burghaven, capitale de la République de Burghaven - images Journal de Burghaven


Les délégations diplomatiques en Frédonie ont célébrés la nouvelle de l'entrée du New Libertland dans la Fédération-Unie. Presque toutes du moins.

Avec l'entrée dans l'Union du New Libertland comme État libre associé, il ne fait aucun doute que la Fédération-Unie a remporté une grande victoire, montrant que son modèle politique et culturel est toujours une référence dans le Nouveau Monde. Et les relations entre le New Libertland et la Fédération-Unie à ce jour ont pu facilement mener à cette conclusion : le New Libertland, paradis libertaire-libéral, colonisé à l'origine par des pionniers fédérés parlant aussi l'isléen, était économiquement dominé par des entreprises fédérées (près d'un travailleur sur trois à Liberty Hills était un ressortissant fédéré, et trois cadres sur quatre travaillant dans la capitale travaillait pour le compte d'une entreprise fédérée) et à la frontière, les flux de personnes étant tellement fréquents que l'année dernière, les échanges à la frontière ont représenté 63% des échanges commerciaux internationaux du New Libertland.
Le traité a été bien reçu par la population néo-libertlandaise, autant que par la population et la classe politique fédérées. A part les voix des Sénateurs du Parti Progressiste à Saint-Paul qui dénoncent une annexion impérialiste et expansionniste, le projet de l'administration Chapman a pu entrer en application sans grande difficulté.

Mais pendant ce temps, dans la République du Burghaven, chez cet autre voisin, la panique semble s'être installé. Le Chancelier Octavius Johanssen n'a pas fait la moindre apparition ou déclaration publique depuis l'annonce par le Secrétariat d'État fédéré. Le Ministre de la Diplomatie a reconnu lui aussi le nouvel état des relations internationnales en Frédonie, et le Ministre-en-chef de la Province de Norsfäst (ndlr : province du Sud-Ouest, où une importante population de fédéro-burghavinois réside en permanence) a salué le renforcement de l'amitié fédéro-libertlandaise, au grand dam du gouvernement fédéral qui dans le fond, voit ce rapprochement d'un mauvais oeil.

Maintenant, le Burghaven se retrouve seule autre puissance souveraine sur un continent dominé diplomatiquement, militairement, culturellement et économiquement par la Fédération-Unie. Et si la robustesse de l'économie burghavinoise dépendait aussi en grande partie des échanges avec la Fédération-Unie, ça n'est rien en comparaison de ce qui attend l'économie burghavinoise maintenant que les liens privilégiés entre le New Libertland et le Burghaven, établit en toute amitié au cours des 60 dernières années, sont sur la sellette. Il s'agit par exemple d'accords sur les prix qui ont assurés que les médicaments importés depuis le New Libertland demeure à un taux accessible pour les burghavinois dépendant de la couverture santé universelle. D'autres accords commerciaux qui ont permis à des constructeurs aéronautiques, ferroviaires et automobiles burghavinois d'obtenir des contrats particulièrement avantageux auprès des grandes villes du New Libertland. D'autres échanges universitaires encore visant à créer un pôle d'excellence nord-frédonien capable de rivaliser avec l'Ivy Conference fédérée. Et pour ce qui est des ressources naturelles, des accords de libre-échange entre les deux pays qui ont permis de stimuler grandement la production agricole, sylvicole et minière à la frontière, tout en renforçant la compétitivité des producteurs burghavinois.

Demain, le 14 juillet, tous ces accords seront remis en cause car impliquant la Fédération-Unie dans son ensemble. Si c'est un désastre pour les entreprises locales, certains outre-océan y voient une opportunité, particulièrement lorsqu'il s'agit de retisser des liens avec l'ancienne métropole.

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Le Président du Conseil Horace Bunch à la dernière réunion du Conseil de l'Union Impériale - images O.F.I.


L'Empire du Saphyr s'est en effet bien retenu d'exprimer autre chose qu'une reconnaissance du traité qui unit désormais les deux nations. Il faut dire que la doctrine fédérée, si elle se rapproche de celle initiée par le précédent gouvernement saphyrien, allait à un moment ou à un autre risquer d'entrer en collision avec la politique du Conseil Impérial de Kirsten Sullivan-Pettersen puis d'Horace Bunch, qui ont tout deux assumé leur volonté d'un rapprochement entre le Burghaven et l'Union Impériale, volonté assez largement partagé dans la vie politique saphyrienne - l'Empire se cherchant encore sa troisième voie entre l'expansion de l'Internationale Communiste, de l'Union Phoécienne et de la Coalition des États Libres.

Depuis les 67 années d'indépendance de la République du Burghaven, un lien fort est demeuré entre le Saphyr et son ancienne colonie : les préfets du Burghaven sont toujours les bienvenues à la Diète des Princes, les universités saphyriennes et burghavinoises interagissent entre elles comme si elles appartenaient à une même ligue, et l'alliance militaire qui unit les deux pays s'est renforcé lors des multiples crises entre l'Empire et l'Unitstat du Borowen, que le Burghaven suit de près et qui à chaque fois a vivement ému les burghavinois. Certains textes officiels burghavinois notamment dans les administrations provinciales font encore référence à la République comme "le Dominion de Burghaven".
Qui plus est, l'Empereur Victor Ier, qui a passé son enfance en pensionnat au Burghaven pendant la Guerre du Lac Blanc, y reste une personnalité populaire, ainsi que le reste de la Famille Impériale. Malgré le sentiment républicain, la proximité culturelle et l'attachement aux symboles monarchiques font de la monarchie saphyrienne l'une des institutions les plus suivies au Burghaven sur les réseaux sociaux et dans la presse people.

Et chez ceux qui n'ont pas pris prioritairement en considération la question économique du rapprochement fédéro-libertlandais, la question culturelle prend le dessus : beaucoup craignent que le Burghaven ne suive la marche du New Libertland et soit annexé à un pays culturellement trop distinct, et dont le système politique est vu comme bien trop incompatible avec le présidentialisme et le bipartisme fédéré. Certains craignent également que ce rapprochement sonne le glas de la relation particulière entre saphyriens et burghavinois et de la spécificité culturelle burghavinoise sur le continent. La question religieuse est également présente : la Foi constantine du Burghaven, proche de l'Ordre du Temple Impérial du Saphyr, est beaucoup plus libérale que celle de Fédération-Unie, et l'attitude burghavinoise vis-à-vis. Une oeuvre littéraire d'une écrivaine récompensée du Prix de la Chancellerie qui devrait être prochainement adaptée en série télévisée dépeint ainsi un monde où la Fédération-Unie a été renversée par un groupe religieux misogyne, raciste, fanatique et totalitaire, qui menace constamment la République du Burghaven, présentée comme décadente, d'une invasion militaire et d'une subversion idéologique. Cette oeuvre dystopique rappelle les critiques qui sont fréquentes de la part de politiciens, journalistes et artistes burghavinois vis-à-vis de l'ultraconservatisme religieux encore présent dans certains pans de la société fédérée.

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Le Chancelier du Burghaven Octavius Johanssen, ici à une conférence de la Société Saphyrienne à l'Ambassade de l'Empire du Saphyr - images O.F.I.


Selon des proches du Chancelier, certains membres du gouvernement issus du Parti Libéral ont déjà approchés l'ambassade de Fédération-Unie dans l'espoir d'aider au renforcement des relations, mais aussi pour exprimer leur ouverture à l'idée d'une libre association entre la République norskienne et la Fédération-Unie. Le Chancelier Johanssen, membre de l'aile social-libérale du Parti, ne serait pas aussi enthousiaste à cette idée que ne peut l'être son propre gouvernement et se retiendrait d'exprimer publiquement sa désapprobation pour préserver sa majorité. Les travaillistes et les écologistes, eux, plaident pour réaffirmer l'indépendance du Burghaven et au contraire se rapprocher du Saphyr, face à une volonté fédérée de "domination continentale". Les conservateurs rejettent dos-à-dos ces deux doctrines et plaident pour une totale indépendance vis-à-vis des fédérés aussi bien que des saphyriens, affirmant que le Burghaven devrait seul façonner son destin, qu'il s'agisse de politique, de culture ou d'économie.

Il est très probable que ce nouveau clivage domine complètement les débats politiques à venir. L'Opposition officielle en province de Norsfäst a déjà pris un tournant radical en annonçant qu'au pouvoir dans la province, ceux-ci feraient sécession pour rejoindre les Provinces Libres du New Libertland si le Burghaven n'entre pas en libre association avec la Fédération-Unie. Un membre du Parlement indépendant affilié aux travaillistes s'est exclamé "Vive l'Empereur !" hier lors de l'ouverture de la session hebdomadaire, suscitant des réactions d'approbation et de désapprobation des deux côtés de l'aisle. Plusieurs tribunes dans les grands médias de la capitale ont appelés à signer un traité avec la Fédération-Unie pour sauver l'économie burghavinoise, des manifestations altermondialistes ont déjà été prévues cette semaine pour protester contre l'impérialisme fédérée, et une pétition citoyenne pour réclamer un référendum sur la question a déjà atteint près de 80 000 signatures.

Par ailleurs, pour un membre du Cabinet du Chancelier qui a préféré rester anonyme, il s'agit là bien plus que d'un simple débat politique. Sous la pression au sein de son propre gouvernement, une allocution serait prévue dans la semaine par le Chancelier pour annoncer effectivement une décision, voir la tenue d'un référendum sur la question d'un rapprochement avec la Fédération-Unie. Et pour ce membre du Cabinet, "si référendum il y a, toutes les options seront sur le bulletin". D'ici quelques semaines, le Burghaven pourrait à son tour basculer, et entre la Fédération-Unie et l'Empire du Saphyr, impossible de savoir à qui le Burghaven serait prêt - ou non - à confier sa destinée.

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Le Pont d'Elvekryss ou River Cross Bridge, à la frontière entre la Fédération-Unie et le Burghaven - images Federated Press


- Theo Andersen, pour L'Écho Impérial


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Theo Andersen
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20 juil. 2021, 01:15

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Juillet 191 - N°3-07-191 | Lexfjord, Palatinat d'Orcyssia | 5 ₳

Élections municipales au Chibourg
Pas d'élections anticipées à venir, la crise continue


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Klofset, capitale de la République du Chibourg - images The Public Register


Ces élections municipales étaient très attendues par les partis politiques et les observateurs de la République du Chibourg. Les particularités du système électoral chibourgeois ont ajouté à cette attente. En effet, les bureaux de vote fermant à 23 heures, la loi prévoit que le dépouillement ne commence que le lendemain pour éviter des erreurs dans le décompte des votes dues à la fatigue. Donc même si des sondages de sortie des urnes donnent les tendances nationales, les élections qui se jouent à quelques voix restent à suspense pendant de nombreuses heures anxiogènes.

La Commission Électorale a fini par publier ce soir les résultats dans les 8 communes de la ville. Le Parti Travailliste (centre-gauche) et le Parti Conservateur (droite), les deux grands partis chibourgeois, détenaient chacun 4 villes. Ils en perdent chacun une lors de ces élections, au profit du Parti Pirate (gauche anti-système) et du Parti Populaire (nationaliste). Dans les 8 communes, le conseil municipal est élu par un scrutin proportionnel par liste mais la tête de la liste arrivée en tête est élu maire, qu’il dispose ou pas d’une majorité.

Mais même si les mairies disposent de compétences importantes dans la vie de tous les jours des citoyens, il faut reconnaître que personne chez les grands commentateurs n’a vraiment pris attention aux résultats locaux, tout le monde avait les yeux rivés sur les résultats à l’échelle nationale, qui allaient déterminer l’avenir politique du pays.

En effet après une crise gouvernementale sur la question de la diplomatie, deux options auraient permis des élections anticipées. Le Président de la République pouvait dissoudre le Parlement mais Johan Murray a exclu à court terme cette possibilité dans une interview télévisée samedi. En revanche, 31 des 61 députés peuvent dissoudre le Parlement également. L’opposition, si elle était rejointe par le Parti Pirate qui menaçait de quitter la majorité, aurait été assez nombreuse pour provoquer des élections législatives anticipées.

Mais il n’y aura pas d’élections législatives anticipées par ce second biais non plus. Le Parti Travailliste (16 sièges) et le Parti Conservateur (15 sièges) ont tous les deux exclus cette option après les résultats. Pour les conservateurs, la Première Ministre Roween McLean a expliqué lors d’une conférence de presse dans la soirée vouloir « poursuivre le travail que nous avons commencé et donc poursuivre avec cette majorité et ce Parlement ». Du côté du leader travailliste, on souligne que les deux grands partis ont fini en tête et qu’une recomposition politique majeure n’a pas eu lieu, ne justifiant pas de nouvelles élections.

Mais ce qui explique ces positions, ce sont les résultats finalement mauvais des deux partis. Bien qu’en tête, travaillistes et conservateurs perdent respectivement 7 et 4 points par rapport aux dernières élections législatives. Si de nouvelles élections avaient lieu, ils risqueraient donc très gros et pourraient perdre plusieurs sièges cruciaux dans les négociations pour former des majorités. En l’état, bien que ni le travailliste Igmar Potgieter, ni la conservatrice Roween McLean n’apparaissent en situation de former un gouvernement majoritaire stable dans le temps, ni l’un ni l’autre n’avaient d’intérêt à voir des élections s’organiser et ont donc conclu une forme d’accord tacite pour conserver leur domination sur leur bloc respectifs. Ces élections municipales ont donc empêcher la tenue de nouvelles élections et annoncé une période de prolongement de la crise actuelle.

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Sebastian Van Heerden (Parti Pirate) dans son bureau de vote dimanche - images O.F.I.


Si les deux grands apparaissent si affaiblis, c’est surtout que les 8 autres partis politiques de l’État insulaire réalisent pour certains de meilleures performances que lors des dernières législatives. Beaucoup auraient espéré de nouvelles élections pour confirmer l’essai et le blocage de cette issue par les deux grandes formations est un véritable coup dur.

En premier lieu, grand vainqueur de ces élections municipales : le Parti Pirate. Avec 17,05% des suffrages nationalement, ils doublent leur score des législatives (8,15%) et remportent leur première mairie, celle de Aarlare, la troisième ville du pays. Le ministre de la Justice Sebastian Van Heerden, leader du parti, s’est réjoui en début de soirée de résultats « historiques qui ouvrent une période d’espoir et montrent notre capacité à rassembler ». Mais malgré ce poids croissant dans l’opinion, on imagine mal la formation parvenir à négocier plus de 2 des 6 portefeuilles ministériels dans la mesure où elle reste la quatrième force du Parlement avec seulement 5 sièges.

L’opposition nationaliste enregistre de son côté des résultats en demi-teinte. Le chef du parti Johan Webster a certes pris la mairie de Skibbegar avec 5 points d’avance sur ses concurrents, mais le parti enregistre nationalement des résultats très décevants. Alors qu’ils espéraient être portés par l’actualité, les candidats du Parti Populaire totalisent 6,51% des suffrages alors qu’ils en avaient remporté 8% aux législatives. Si un vote avait eu lieu pour dissoudre le Parlement, il y a fort à parier que les 5 députés nationalistes auraient suivi les deux grands partis.

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Le chef de l'opposition travailliste au gouvernement, Igmar Potgieter - images O.F.I.


Dès lors, il est acté que la crise gouvernementale va se poursuivre. Il existe plusieurs pistes pour les mois à venir. Premier cas de figure, Sebastian Van Heerden affirme clairement vouloir rester dans la majorité et les adhérents du Parti Pirate, qui doivent être consultés cette semaine sur la position du parti pour les prochains mois, confirment cette position. La très fragile majorité d’un siège de la Première Ministre McLean pourrait ainsi tenir, jusqu’au nouvel épisode de turbulence.

Mais rien ne garantit que c’est ce qui va se passer. Sebastian Van Heerden, en marge de la soirée électorale, ne semblait pas très disposé à conserver telle qu’elle la coalition actuelle. Pourtant, obtenir plus d’un tiers des postes pour ce parti qui a déjà vendu si cher son soutien semble impossible pour l’équilibre de la coalition. Pour éviter cette situation, plusieurs élus conservateurs plaident pour une union avec le Parti Populaire. Le Parti Conservateur et son allié, l’Union des Droites, y seraient prêts à coup sûr mais le Parti Libéral (centriste), indispensable à l’obtention d’une majorité, s’y est historiquement opposé.

Les options sont également ouvertes du côté de la gauche. Le leader travailliste Igmar Potgieter rêve de constituer une majorité derrière lui et les députés travaillistes ont dans la soirée bien vite éclipsé la question des résultats des élections pour parler directement de la gouvernance du pays. Si le Parti Pirate revenait dans son giron, le Parti Travailliste pourrait tenter de constituer une majorité avec pirates, écologistes et libéraux. Cela nécessiterait de mettre la gauche radicale sur la touche (choix qui peut s’avérer terrible pour l’avenir si le Parti Travailliste souhaite un jour réunir la gauche) et surtout d’arracher au bloc de droite de Roween McLean le Parti Libéral.

Enfin, si toutes les options venaient à se révéler non concluantes, certains n’excluent pas un gouvernement d’union entre travaillistes et conservateurs directement. Même si les partis sont de grands rivaux, ils partagent un intérêt commun : sous aucun prétexte, ils ne doivent laisser s’organiser des élections. Si former un gouvernement quelque part technique s’avérait être la seule solution, peut-être les deux formations pourraient alors se mettre d’accord. Là encore, de nombreuses questions seraient posées. Tout d’abord celle de la politique appliquée : une politique de compromis dans tous les domaines ou chaque parti qui applique sa politique dans son domaine ministériel? Ce gouvernement serait-il ouvert à d’autres partis, particulièrement le Parti Libéral? Et surtout se pose la question de la tête du gouvernement : Roween McLean? Igmar Potgieter? Un libéral? Un indépendant plus consensuel? Autant de questions qui rendent une telle coalition difficile à imaginer pour l’instant.

- Benedikte Saltum, pour L'Écho Impérial


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