Visite d'État de Sa Majesté le Roi Louis II d'Arkadia
à Sa Majesté Impériale l'Empereur du Saphyr
15 septembre 193 - 11h00
Comme à son habitude dans ces circonstances, le Palais Impérial se préparait à la réception d'un monarque étranger, d'un monarque d'une puissance de l'Union Impériale, le Roi d'Arkadia Louis II. La saison était aux visites diplomatiques et le Roi, qui était encore en pleins préparatifs électoraux, avait surpris le Palais en annonçant sa venue au Saphyr. Qu'à cela ne tienne : la marche des gardes et fonctionnaires allait bon train pour que tout soit prêt en temps et en heure.
A l'intérieur de l'enceinte du Palais, les régiments d'élite de la Garde Impériale finissait tout juste ses manœuvres dans la Cour d'Honneur, pendant que le Bataillon des Carabiniers de la Brigade de la Garde Montée formait une haie d'honneur devant la route. Dans la Cour d'Honneur, on trouvait, de l'entrée de la Cour aux portes du Palais : à gauche, le Bataillon d'Artillerie Marine, le Bataillon des Tirailleurs Marins puis le 1er Bataillon des Marins de la Garde Impériale, à droite, l'Orchestre de la Garde à Pied, le 1er Bataillon des Grenadiers et le 1er Bataillon des Vélites-Chasseurs de la Garde Impériale ; et enfin, juste avant les marches qui menaient à l'entrée du Palais, une haie d'honneur des officiers du Bataillon des Cuirassiers à Pied de la Garde Impériale, ceux chargés de la sécurité personnelle de l'Empereur.
Le convoi arriva enfin, composé de véhicules militaires de la Légion Impériale - la Brigade Royale d'Arkadia, des combattants arkadiens au service de l'Empereur, était chargé d'assurer la sécurité du Roi d'Arkadia au Saphyr -, toujours escortés de motos et voiture de la Police Fédérale, et bien sûr la voiture décapotable du Roi d'Arkadia, dans lequel celui-ci voyait seul. Sous l'oeil des orcyssiens qui assistaient aux mouvements aux portes du Palais, le convoi s'engouffra du rond-point qui cerclait la Place Michael Ier, en direction du grand portail extérieur des Jardins de l'Impératrice, qui était habituellement ouvert au public et qui était cette fois sécurisée par les Éclaireurs de la Garde Impériale.
Le grand portail du Palais s'ouvrit puis les véhicules militaires de la Légion ainsi que la limousine royale y entrèrent, circulant sur la route de briques pavés qui traversaient les Jardins de l'Impératrice jusqu'au petit portail d'or de la Cour d'Honneur du Palais, qui fut ouvert par deux gardes impériaux alors que la voiture du Roi s'arrêtait enfin devant le tapis rouge qui remontait du portail jusqu'aux grandes portes du Palais.
Et sitôt le portail de la Cour d'Honneur ouvert, les grandes portes du Palais s'ouvrirent, et en sortirent l'Empereur du Saphyr Victor Ier, seul, cette fois - celle-ci avait affaire en ville et n'avait pas pu assister à la rencontre.
L'Empereur était comme il l'aimait vêtu de son uniforme d'apparat de la Garde Impériale : les bottes montantes de cuir noir, le pantalon blanc lignés d'or, la veste de la Garde Impériale bleu marine, la ceinture rouge et or couvrant son cordon rouge, bleu et blanc de l'Ordre du Lion Blanc dont la plaque de vermeil surmontait sa poitrine au bas de ses nombreuses décorations honorifiques, ses gants blancs aux mains dont l'une tenait le pommeau de l'Épée du Lion Blanc, et enfin sa casquette rouge d'officier-général surmonté du sceau de l'Empire, le fameux Lion Blanc sur écu bleu.
Alors que ceux-ci descendirent les marches, le Colonel‑Général Nicolas Styrkraft somma sonorement :
A l'Empereur... Hagl !
HAGL ! répondirent les soldats de la Garde Impériale à l'unisson en guise de salut à l'Empereur - une tradition issue de la camaraderie usuellement de mise entre le Commandant Suprême et ses troupes d'élite.
L'Empereur répondit d'un bref salut militaire, tout en continuant leur chemin jusqu'au niveau de l'Orchestre, à près de 25 mètres de l'entrée, puis continua pour se rapprocher de la voiture de son hôte - une familiarité qu'il se permit pour son beau-frère.
A présent, l'Empereur attendait la sortie de son hôte et vassal. Sitôt que la portière fut ouverte, les deux soldats de part et d'autre du portail se mirent au garde-à-vous, tandis que l'orchestre commença à entonner l'hymne arkadien.