[Dawwfiq] 20 janvier 209 - Une nouvelle crise alimentaire sévit sur fond de tensions politiques

[Office Fédéral de l'Information]

Une nouvelle crise alimentaire sévit au Dawwfiq sur fond de tensions politiques
20 janvier 209 - État du Dawwfiq


La campagne dawwfiquienne, qui connaît de meilleurs jours et un bon développement malgré les crises - Images OFI
Même si les élections de dimanche dernier ont vu l'Harakat se maintenir avec une majorité relative, les tensions persistent autour de la question du prochain Commodore-Général, et paralysent le Congrès National alors que le pays connaît une nouvelle crise alimentaire virulente.

Pour une jeune démocratie d'à peine 12 ans, le Dawwfiq a certainement montré sa résilience face à son héritage difficile, aux tensions géopolitiques régionales et aux crises internes qui se sont accumulés ces dernières années. Elle connaît en ce début d'année de nouveaux défis : une crise parlementaire inédite qui menace de bloquer l'action gouvernementale, et une nouvelle crise alimentaire qui pourrait être d'une ampleur inédite depuis la guerre civile.
Le Dawwfiq est régulièrement confronté ces dernières années à des températures extrêmes et à des déficits de précipitations. Suite à plusieurs mauvaises saisons des pluies consécutives, le Dawwfiq a connu lors de l'été 206 l’une des pires sécheresses de son histoire. Si la situation agricole s'est toutefois amélioré ces dernières années suite à une réponse rapide du gouvernement en place, la baisse constante des approvisionnements saphyriens suite à la crise du phytostene a provoqué des pénuries régulières et localisées dans tout le Dawwfiq qui dépend énormément de ses importations agricoles.
Et ces pénuries, depuis le mois dernier, se sont généralisées, confrontant ainsi la population à une insécurité alimentaire aiguë élevée malgré les nombreux élans de solidarité de la société civile en faveur du Dawwfiq ces dernières années, suite à l'annonce par l'Impératrice Jeanne d'actions coordonnées pour venir en aide à la population et attirer l'attention sur le sort des dawwfiquiens en l’an 204. A cela s'ajoutent des pénuries importantes de matériel agricole et d’engrais ainsi qu’une augmentation de leurs prix en raison des tensions internationales actuelles, qui condamne le secteur alimentaire et laisse présager que les pénuries ne seront que plus intenses dans les mois à venir.

Face à un risque maintenant concret et imminent de famine dans le Dawwfiq, l'aide d'urgence fournie par des organisations caritatives et humanitaires telles que la Fondation de Son Altesse Impériale l'Impératrice Jeanne et le Cristal-Rouge du Samvelde a augmenté grâce à des collectes de fonds régulières, mais restent insuffisants pour éviter une évolution dramatique de la situation, et les bénévoles sur le terrain réclament à ce que les pouvoirs publics s'investissent davantage. La politique alimentaire est même devenu l'élément central de la campagne des élections générales de cette année, qui se sont tenus ce mercredi, remettant en cause la suprématie du parti au pouvoir, qui était considéré comme assuré de remporter un troisième mandat.

Sur les 83 sièges du Congrès National distribués lors des élections générales du 18 janvier dernier, les électeurs ont donné 39 sièges à l'Harakat, parti populiste anti-corruption au pouvoir depuis 202, 35 sièges à l'Alhizb, parti traditionnaliste des anciennes élites du Dawwfiq, 7 sièges au PSP (Parti Socialiste Panasnaywanais, parti socialiste eibadique), et 2 sièges au PRD (Parti Radical du Dawwfiq, parti libéral-démocrate).
L'Harakat, qui avec l'Alhizb domine la vie politique depuis la fondation de l'État du Dawwfiq, se retrouve avec une majorité relative et ne pourra échapper aux négociations parlementaires pour se maintenir et faire passer ses projets. Or Nazwari Yemane, actuel Ministre-en-chef issu de la minorité constantine du Nord-Est du pays, s'il bénéficie d'un soutien important au sein de son parti, ne parvient pas à séduire ni les socialistes eibadiques qui le jugent trop modéré socialement et pas assez impliqué sur les questions culturelles, ni les radicaux qui y voient au contraire un dirigeant trop étatiste.

Si un accord préliminaire a toutefois pu être conclu pour faire passer le projet Korinokopia (un projet d'investissement gouvernemental ambitieux qui prévoit une nationalisation partielle des productions agricoles, l'abolition des impôts sur celles-ci et l'aménagement de milliers de nouveaux hectares de nouvelles fermes) avec le soutien du PSP, celui-ci pourrait voler en éclat prochainement en raison d'un autre sujet brûlant de l'actualité dawwfiquienne : la nomination du Commodore-Général par l'Empereur.
Pour faire suite au départ prochain d'Ismael Aswad, premier Commodore-Général, deux candidats se sont distingué :
- Du côté de la candidate de l'Harakat, l'Honorable Tania Essa, une juriste saphyro-dawwfiquienne née au Dawwfiq et ayant fuit la guerre civile dans sa jeunesse pour venir vivre au Saphyr, devenue ensuite juge fédérale du district d'Au-dela-les-Mers au Saphyr, avant de devenir juge à la Cour du Mandat du Dawwfiq et de devenir l'une des plus éminentes théoriciennes du droit dawwfiquien, entre l'héritage légal asnaywanais et la nouvelle doctrine prétorienne saphyrienne. Un temps préssentie pour devenir Présidente de la Cour Impériale de Justice, elle est retournée vivre au Dawwfiq où elle a été très active dans les mouvements sociaux en faveur du droit des femmes et des minorités sexuelles.
C'est son positionnement progressiste et anti-corruption qui ont motivé sa proposition par l'Harakat, mais c'est aussi pour cette raison qu'elle a suscité des oppositions franches de la part de l'Alzhib mais aussi du PRD, sceptique quant à sa partialité vis-à-vis du programme économique de l'Harakat, et du PSP, qui lui préfère le candidat de l'Alzhib.
- Du côté du candidat de l'Alzhib, la donne est toute autre : Omar al Mansour, poète eibadique qui a été une figure du pacifisme pendant la guerre civile et un héraut de la réconciliation, prônant l'amnistie des anciens rebelles communistes autant que des cadres du régime asnaywanais, et ayant apporté son soutien à des mouvements de libérations d'imams, y compris certains qui se sont montrés favorables aux mouvements terroristes dawwfiquiens pendant la guerre civile.
Demeuré proches de certains anciens gouvernants du régime dictatorial asnaywanais, il demeure malgré tout une figure marquante du néoromantisme asnaywanais et l'une des icônes du phénomène national dawwfiquien, apparaissant plus modéré que la Juge Essa, plus attaché aux traditions dawwfiquiennes et à l'idéal du dialogue panasnaywanais, il séduirait même le PSP et pourrait également bénéficier du soutien du PRD.

Le Congrès divisé face au choix à faire, sachant que le Ministre-en-chef Yemane a déjà annoncé vouloir proposer Tania Essa à la nomination de l'Empereur, l'opposition pourrait s'unir et faire élire un Président du Congrès des rangs du PRD avec le soutien de l'Alzhib, qui deviendrait un obstacle aux projets gouvernementaux - notamment pour faire face au risque de famine - et pourrait retarder l'entrée en fonction du prochain gouverneur, ce qui bloquerait toute possibilité de résolution institutionnelle par le représentant de l'Empereur.
L'ombre d'une paralysie politique plane et le Ministre-en-chef sortant pourrait être poussé vers la sortie, minant encore un peu plus les efforts politiques pour réagir à la crise alimentaire qui frappe le pays.

Du côté des acteurs non-gouvernementaux, la conférence du Cristal-Rouge du Samvelde qui a déjà mobilisé les organisations humanitaires du Saphyr et du Burghaven pour intensifier la présence humanitaire au Dawwfiq, ainsi que la fondation de l'Impératrice Jeanne qui s'est elle aussi déjà impliqué dans le levée de fonds pour financer des projets de développement au Dawwfiq, sont attendus par les autorités locales qui dépendent de plus en plus sur l'aide extérieure pour assurer la pérennité du système d'approvisionnement en eau, médicament et nourriture dans certaines parties du pays. Les appels à la responsabilité politique ont fusés du côté d'associations locales, mais demeurent encore peu perceptibles dans le contexte sécuritaire très tendu suite aux tensions récentes en Kodera, en Asnaywana et dans la guerre iyroéo-tawkirinaise.
Les bénévoles ne cessent de développer des projets de solutions locales de long terme visant à mettre en place des projets de sécurité et de souveraineté alimentaires dans les secteurs de production et de transformation. Selon eux, ces projets appuieraient les pratiques agricoles de petites exploitations résilientes aux aléas climatiques et aux fluctuations des marchés internationaux et contribueraient donc à renforcer les marchés agroalimentaires locaux, à encourager les pratiques agricoles écologiques durables et à accroître la souveraineté alimentaire du Dawwfiq. Mais faute de financement et de volonté politique, la crise demeure et les Dawwfiquiens se préparent à ce qui pourrait être l'une des périodes les plus difficiles pour leur pays depuis la fin de la guerre civile.