[Sénat Impérial] Questions au Conseil Impérial

[George Fortam]

Honorable Président du Sénat,

J'imagine que vous avez vous aussi, comme chacun de mes honorables collègues, eu connaissance des évènements tragiques qui ont bouleversés la Fédération-Unie de l'autre côté de l'Adamantique. Nous avons été émus et choqués par la mort d'un citoyen fédéré des mains d'un officier de police, dans un acte motivé par des principes racistes qui ont subsistés dans la société fédérée.

Nous avons été rappelés, de la manière la plus choquante qui soit, de ce dont le racisme est la cause : de la haine, de la déshumanisation, de la mort. Aucun être humain peu importe sa nationalité ne peut être témoin de pareils agissements et ne pas se sentir bouleversé dans son âme. Aucun être humain ne peut être témoin d'un acte aussi violent par un dépositaire de la force publique sans se demander si l'uniforme est toujours digne de notre confiance.

Et si nous sommes choqués, c'est parce que nous sommes une démocratie basée sur des valeurs de liberté et d'harmonie entre tous, peu importe nos origines, notre identité, nos croyances et notre apparence. Je souhaite que nous rappelions notre attachement à ces valeurs, contre le racisme et la haine qui tuent partout à chaque minute.

Et pour cela, je demande à la Présidence du Sénat et à la Présidence du Conseil de rappeler l'attachement de notre Empire à la lutte contre ce fleau et pour les droits humains, et d'autoriser le Sénat Impérial à tenir cinq minutes de silence en hommage à Carl Johnson et aux victimes du racisme à travers le monde.

Je vous remercie, honorable Président du Sénat.

[Rowan Real III]

Honorable Président du Sénat,

Au vu de l’ampleur et de la gravité de l’évènement, je trouve la proposition de l’Honorable Sénateur Impérial George Fortam fondamentalement justifié et je mis joint volontiers.

Applaudissements

J’aimerais, Monsieur le Président du Sénat, avant que nous entamions ces minutes de silence, prendre la parole pour dénoncer et rendre hommage à la mémoire de cet homme froidement mort. Selon qui nous ait été permis de vivre cela, nous sommes à peu près tous conscient dans cet hémicycle de la douleur que peut procurer la perte d’un proche.

Le nom de Carl Johnson marquera les moments à venir et nul ne pourra ignorer sa mémoire et sa souffrance. Son nom est connu de tous, sa mort est connue de tous. Nous avons tous été pris en témoins de l’acte troublant qui a eu lieu hier à Los Eligedos. Et de ce fait nous avons tous une responsabilité.

Applaudissements

Cette responsabilité, plus qu’aucun autre groupement de personnes au Saphyr, nous impose deux choses. Communier avec la famille dans la douleur qu’elle vit pour lui assurer qu’en les terres de la Couronne Impériale du Saphyr le nom de Carl Johnson ne sera jamais bafoué, que sa mémoire sera toujours honorée et que sa dignité, malgré qu’elle fut frontalement attaquée hier, sera dans l’Empire toujours préservée.

Applaudissements

Nous responsabiliser en mettant les efforts et les moyens pour s’assurer qu’ici au Saphyr comme dans les Possessions de Sa Majesté Impériale nous n’ayons plus à déplorer d’actes aussi disgracieux, de propos aussi méprisants que ceux qui ont mené à la mort tragique de Carl Johnson.

Applaudissements

Certes, ce fut un criminel mais les lois de la Fédération-Unie prévalent en tout temps et en tout lieux, notamment en ce qui concerne la dignité et la vie des individus. Il en est de même ici au Saphyr avec l’aide des gouvernements et de notre Justice Fédérale sur laquelle nous pouvons fièrement nous reposer. Nos policiers fédéraux font également d’excellents résultats sur le terrain et peu sont les cas de bavures à déplorer.

A présent, Monsieur le Président, je pense que nous pouvons procéder à l’hommage. Puisse le Sort le garder. Je vous remercie.

[Sören Pendra]

Merci, Monsieur le Président.

Un temps.

Honorables Sénateurs, je vous appelle, conformément à la requête du Sénateur George Fortam, à tenir 5 minutes de silence pour la mémoire de Carl Johnson, décédé le 3 décembre 195 à Los Eligedos en Fédération-Unie et de l'ensemble des victimes du racisme à travers le monde.

Sur ces mots, Sören Pendra se leva de son siège et se tut, se remémorant les images de l'interpellation. Les Sénateurs l'imitèrent.

[Nikolai Strøm]

En signe de protestation face à ce spectacle ridicule en soutien à la mort d'un criminel, Nikolai Strøm et les cinq autres sénateurs du Grand Rassemblement Patriote se levèrent afin de quitter bruyamment la salle alors que débutèrent les cinq minutes de silence.

[Horace Bunch]

L'ancien Président Bunch, dont la présence au Sénat se faisait plus rare maintenant qu'il avait quitté le Conseil, avait pris son siège ce jour-là, en cet instant solennel et mémoriel qui rompait avec le travail parlementaire habituellement partisan. Il se leva de son siège, la main sur le coeur, et communia avec les autres sénateurs dans ce moment si particulier. En entendant les bruits venant de la droite de l'hémicycle, il se contenta de lancer un regard de profond mépris aux sénateurs du GRP.

[Esbjörn Knutson]

Le Haut-Commissaire à la Guerre était en désaccord profond avec l'hommage rendu à un criminel étranger, même si les circonstances de sa mort étaient évidemment dramatiques. Ainsi, il ne se leva pas durant l'hommage, malgré les incitations que les autres ministres lui faisaient du regard ou par de petits gestes. Il trouva tout de même la réaction des sénateurs d'extrême-droite abusive. Il réfléchissait déjà au chirp qu'il allait écrire pour justifier sa décision. Dès l'hommage terminé, il s'éclipsa du sénat.

[Jorgen Hansen]

A l'image du Haut-Commissaire impérial à la Guerre, les sénateurs de l'Alliance de la Droite Populaire restèrent tous assis pendant l'hommage à l'exception de quelques uns, les plus modérés parmi lesquels figure le sénateur Jorgen Hansen.

[Eldgrim Tryggvisson]

Les Sénateurs du groupe de la CMD suivirent leurs confrères de l'USE et du PI en se levant et en rendant hommage comme il était demandé. Si certains se questionnaient sur la légitimité de cet hommage, aucun osa rester assis, sous la pression d'Eldgrim Tryggvisson qui veillait à l'unité de son groupe.

[Eldgrim Tryggvisson]

Honorable Président du Sénat,

Au nom de mon groupe parlementaire, j'aimerais adresser une question au Président du Conseil Rowan Real. Les Sénateurs ont pris connaissance hier soir, au même moment que l'ensemble des citoyens de l'Empire et du Samveldet de la décision du gouvernement de se retirer des négociations internationales en cours sur l'Asnaywana et de faire route seule. Bien des questions agitent l'esprit des Saphyriens, et surtout ceux des Sénateurs, qui ont la responsabilité de contrôler l'action du Conseil.

En cette qualité, j'aimerais entendre le Président du Conseil Rowan Real nous répondre sur la gestion de l'image internationale du Saphyr. Déjà qu'il avait surpris l'opinion publique et les membres du Parlement en invitant rien de moins que le Haut-Chancelier du Borowen à venir en Orcyssia pour discuter, faisant fi de la Fédération-Unie avec laquelle le Président Fortam avait tenté d'étendre la coopération. Cette nouvelle décision vient marqué encore plus la rupture avec la diplomatie de paix et d'excellence que les Très Honorables Présidents Bunch et Fortam se sont engagés à bâtir, sur les bases du mandat de la Très Honorable Présidente Kirsten Sullivan-Pettersen.

Les Sénateurs Impériaux exigent du Président du Conseil Impérial une transparence sur les événements qui ont conduit le Haut-Consul Impérial a retiré la délégation saphyrienne des négociations en cours à la CINS, et plus généralement, je reprends ici la question portée par mon confrère l'Honorable Sénateur Impérial Jorgen Hansen qui n'avait pas reçu de réponse, que le Président vienne présenter au Sénat les conclusions de sa rencontre avec le Haut-Chancelier Melnikov et ses explications concernant la politique internationale qu'il applique depuis son entrée en fonctions.

Honorable Président du Sénat, je vous remercie.

[Ianis Hilbert]

Honorable Président du Sénat,

En tant que saphyrien, j'ai été profondément ému par le discours de notre Président du Conseil sur ce qui se passe en ce moment. J'ai été touché au cœur devant l'honnêteté et la franchise de notre Président du Conseil, lorsqu'il a décrit l'horreur qui se déroule là-bas, en Oxanna, au moment même où nous parlons. Citoyen de l'Empire que je suis, je suis fier de nos troupes et je suis fier de notre gouvernement, qui, sous la direction du Président et à l'initiative de son prédécesseur, s'en est pris à un mal qui menace la paix et notre humanité toute entière.

Même si nous avons des réserves sur l'annonce que celui-ci avait faite concernant l'absence de poursuites de soldats qui violerait le droit de la guerre et maltraiterait des prisonniers de guerre responsables de ces atrocités, nous pouvons également comprendre la volonté de ne pas faire payer à nos soldats les conséquences de traumatismes provoqués par ces monstres eux-mêmes. Nous espérons évidemment que le Ministère de la Guerre saura raison garder et ne pas laisser de potentiels acteurs du génocide se placer en victimes de mauvais traitements de la part de nos hommes, ou que pire, ceux-ci puissent échapper à la justice impartiale, équitable mais impitoyable à laquelle ils devront faire face pour leurs agissements.

Mais là n'est pas ma question, qui s'adresse à notre Président du Conseil, qui concerne la suite de cette guerre. Nos soldats avancent toujours davantage vers Maniag, d'autres nations ont rejoint notre combat, la défaite d'Oxanna et la victoire de la civilisation sur la barbarie paraît à ce jour inéluctable. Mais malgré la détermination à la victoire que votre discours a fait naître chez nos hommes, pour chacun de nos concitoyens et pour les alliés qui nous ont rejoint, l'après-conflit est aujourd'hui difficile à envisager. Nous ignorons tout, à ce jour, des objectifs à long terme du Saphyr dans la région, notamment le sort de l'État-nation oxanne à l'issue de cette guerre et la position de l'Empire dans les conférences de paix.

Ma question, que je pose au nom du Sénat et de l'Opposition, est donc la suivante : à la seconde où le monstre oxanne sera terrassé, que défendra l'Empire dans le processus de reconstruction de la région ? Qu'en sera-t-il des territoires occupés par nos troupes ? Faut-il s'attendre à un retrait hâtif ou à une occupation militaire prolongée comme d'autres nations ont pu connaître dans l'après de leurs guerres ?

Je vous remercie, Monsieur le Président.