[SESSION PLÉNIÈRE] Adresse de l'Empereur au Parlement à l'occasion du Jubilé d'Argent

[Sören Pendra]

Adresse au Parlement
de l'Empereur Victor Ier

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Chambre du Sénat Impérial
Lundi 28 février 198



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[Sören Pendra]

Très Nobles Princes et Chevaliers d’Empire,
Très Honorable Président du Conseil Impérial
Honorables Ministres du Conseil Impérial
Très Loyal Chef de l’Opposition,
Honorables Sénateurs, Honorables Députés,
Mesdames et Messieurs les Gouverneurs.

J'ai, aujourd’hui, en ce lundi 28 février 198, l'immense honneur d'ouvrir cette session plénière extraordinaire rassemblant les membres de la Diète de l'Empire, du Sénat Impérial et du Congrès Fédéral pour l'Adresse de l'Empereur à son Parlement à l'occasion du Jubilé d'Argent.

Je tiens à remercier l’ensemble des membres du Conseil Impérial, de la Diète, du Sénat et du Congrès ainsi que les Gouverneurs de Sa Majesté Impériale pour avoir répondu fidèlement présent à cette session plénière que j’ai, avec un grand sentiment de reconnaissance en vers le Sort et notre Souverain, l’humble honneur d’ouvrir et de présider.

Les vingt-cinq ans précédant ce jour que nous avons passé sous le règne de Sa Majesté Impériale Victor Ier ont su repositionné le Saphyr à la place qui lui était dû et que nous avions perdu. Ces vingts-cinq ans ont exalté l’Empire, créé la prospérité et resserrer comme jamais les liens qui nous unissaient à nos nations sœurs et à nos peuples frères. C’est grâce à notre Souverain, dont le Sort nous a fait don, qu’aujourd’hui le Saphyr et tous les États du Samvelde vivent dans une allégresse sans fin et une coopération qui tend à se parfaire, si elle n’était pas déjà excellente. C’est grâce au don de sa personne, à sa conscience et à son dévouement sans fin pour la cause de ses peuples que nous sommes aujourd’hui à cet état d’exaltation, à ce point de développement et de prospérité.

Très Nobles Princes et Chevaliers d’Empire, Très Honorable Conseil Impérial, Très Loyale Opposition, Honorables Sénateurs, Honorables Députés, Mesdames et Messieurs les Gouverneurs, je vous prie de vous lever pour rendre hommage à Sa Majesté Impériale l’Empereur Victor Ier du Saphyr, du Burghaven, de Karelya, d’Abydos et du Dawwfiq et de l’accueillir dans le respect qui lui est dû.

[Victor Ier]

L'Empereur, en tenue d'apparat, tenant son sabre d'une main et son couvre-chef de Commandant Suprême contre sa poitrine de l'autre, entra dans le Sénat, et y fut accueilli par l'assemblée qui se leva en hommage au souverain impérial. Il s'avança à travers la pièce, traversa la "cour", sous le regard des parlementaires et des invités des Dominions du Burghaven, de Karelya, d'Abydos et du Dawwfiq, puis arriva à la tribune, sous l'oeil du Vice-Président du Conseil et Président du Sénat, ainsi que de la Présidente du Congrès et du Président de la Diète. Victor posa sa casquette sur le côté, posa le livret bleu et doré contenant son discours sur le pupitre, l'ouvrit et ajusta son micro, puis commença son discours.

Très Honorable Conseil Impérial, Très Loyale Opposition,
Honorables Sénateurs, Honorables Députés,
Mesdames et Messieurs les Gouverneurs,
Très Nobles Princes et Chevaliers d’Empire.

Il est difficile pour moi de ne pas ressentir de la gratitude à l’égard de ce Parlement et des élus de nos peuples, qui en ce jour, célèbrent une fois encore ce 25ème anniversaire de mon accession au trône. En 25 ans, le jeune homme que j’étais a eu le temps de devenir un époux, un père et un souverain que je pense averti. Le passage du temps et des conseillers ont contribué à cet assagissement. Je sais que je ne dois la prospérité de ces 25 dernières années qu’au travail courageux et sans relâche du peuple saphyrien à tous les niveaux.
Notre Empire a subi de nombreuses mutations, depuis les troubles années 160, qui ont vu la guerre succéder aux tragédies et aux crises. J’ai souvenir de la Guerre du Lac Blanc et des morts que nous pleurons encore. J’ai souvenir de la mort de mon père, qui s’il n’avait pas été tué, serait aujourd’hui à ma place. J’ai souvenir de la mort de mon grand-père et du lourd poids de la Couronne sur les épaules de notre fratrie. J’ai souvenir de la crise de juillet de 167, de deux attentats violents contre nos dirigeants élus. Des jours sombres ont accompagné mon arrivée au trône, sombres pour la Nation et pour notre démocratie.

Fort est le prix à payer pour vivre en paix et en harmonie. Mais nul peuple industrieux ne peut se priver de viser les étoiles. En 25 ans, nous avons rebâti une économie de paix et un système judiciaire viable. Nous avons reconstruit notre stature internationale en réaffirmant d’anciennes amitiés et en signant de nouvelles alliances. Nous avons également agrandi notre grande famille impériale, aussi bien au Palais Impérial que dans cette œuvre magnifique qu’est l’Union Impériale.

Nous accueillons avec nous Leurs Excellences la Gouverneure-Générale du Burghaven Nora Foss, le Gouverneur-Général de Karelya Leke Pellervo, le Commodore-Général du Dawwfiq Sadi Bishara et le Capitaine-Général d’Abydos Virginio Piccio. Nous accueillons ici pour la première fois depuis près de 80 ans les représentants des peuples frères du Saphyr, qui ont choisis de rejoindre notre Union Impériale. Voir cette famille grandir est autant une preuve de fierté, car cela montre la vitalité de notre modèle, qu’une preuve d’humilité, car elle nous rappelle que nous ne sommes jamais aussi forts que lorsque nous comptons sur ceux qui partagent nos volontés pour l’avenir.
L’avenir doit s’inscrire dans la défense des intérêts de ceux qui font aujourd’hui. Le Samvelde, c’est aujourd’hui près de 150 millions d’âmes unies dans une destinée commune, dans une aspiration collective, celle d’un monde de paix, de progrès et de prospérité.
Cette union est notre force. Mais le Samvelde ne peut plus être une simple union intergouvernementale régie par les influences et les rapports de force. Le Samvelde doit être une communauté de citoyens, une union de peuples, et ses institutions doivent être autant d’instruments lui permettant de consolider l’amitié qui lie chacun de ses peuples et de faire face, d’une voix unie, aux défis du siècle à venir.

Ainsi, en concertation avec mon Conseil, avec l’Opposition ainsi qu’avec les dirigeants des groupes sénatoriaux, j’ai pris la décision d’accorder deux Chartes à l’Empire et au Samvelde, rédigées en concertation avec le Ministère de la Justice, lesquels redéfiniront les fondements de cette communauté et de la visée de notre système politique.

La première d’entre elle, la Charte de l’An 198 pour la Diète des Princes, modernisera cette institution pour la faire correspondre davantage aux réalités de notre époque. Dans une démocratie et un État de libertés, chacun peut espérer gravir les échelons et atteindre les sommets.
Notre Noblesse a toujours eu cet esprit de récompenser ceux qui consacrent leur vie à la communauté. Hommes et femmes d’État, juristes et diplomates émérites, artistes et sportifs de talent, militaires et citoyens engagés dévoués à la cause de notre peuple ont toujours été parmi les critères d’entrée dans cette noble institution, en reconnaissance de leur service pour le peuple de l’Empire.
Et il m’est apparu nécessaire, alors que la Diète régit la vie de la Couronne Impériale dans de nombreux détails, de démocratiser encore plus son accès. Ainsi, je nommerai avant la fin de l’année par lettres patentes des hommes et des femmes méritants, qui proviennent du Saphyr mais aussi de tous les Dominions du Samvelde. La Couronne Impériale se veut garante de la paix et des libertés et sous elle, tous les citoyens, peu importe leurs origines, leur genre, leur religion ou leur provenance, sont égaux.
La Diète s’ouvrira également par l’oeuvre de cette Charte aux Princes civiques, les hommes et femmes les plus illustres de chaque grande Cité de l’Empire, ainsi qu’aux Princes spirituels, représentant de toutes les fois, symboles de nos traditions et de nos racines profondes autant que de la diversité qui caractérise aujourd’hui notre Empire, et qui doit faire notre fierté. J’ai foi qu’en donnant ce souffle à notre Diète, nous pourrons renforcer notre Parlement et la cohésion de notre Union, dont elle se veut la gardienne.

La seconde des chartes qui seront promulgués à ce jour, la Charte de l’An 198 pour l’Union de nos Peuples, est la démonstration cette volonté de moderniser l’Union Impériale, en refondant ses institutions et en consacrant son statut d’union de peuples amis.
Les objectifs de ce Samvelde renouvelé sera de porter la voix de la démocratie, des libertés individuelles et collectives, de la quête de la paix, de la sécurité et de la prospérité pour toute l’Humanité, contre les voix de l’intolérance, du fascisme, de l’oppression.
La coopération entre les gouvernements de l’Empire et des Dominions ainsi que des nouvellement créés États associés sera renforcée, approfondie, et l’oeuvre du Samvelde sera démocratisée par la fondation du Parlement du Samvelde. Et après en avoir discuté avec l’Impératrice, nous avons décidé de céder au Samvelde le Vinterpalass, afin de permettre à ce Parlement, composé de la Diète des Princes et de membres élus partout dans le Samvelde, de se réunir et d’oeuvrer au bien collectif de ces 150 millions de frères et de soeurs que nous avons tous.
Pour soutenir ses travaux, le Samvelde se verra consolidé par une plus grande coopération diplomatique, militaire, économique, culturelle et sociale, avec la création de plusieurs institutions dont moi et l’Impératrice nous porterons garants.
Parmi lesquels des fondations à visée culturelle, à l’image de la Communauté des Jeunes de l’Union dont la mission est de valoriser l’engagement de la jeunesse pour les valeurs que nous défendons, l’Institut d’Études de l’Union, où seront formés les jeunes esprits aux sciences humaines et aux arts politiques, ou encore par la création des Jeux de l’Union et de l’Empire, qui tous les 4 ans, permettront aux sportifs de tout le Samvelde de se rencontrer et de montrer leurs valeurs en offrant au monde le spectacle de l’amitié de nos peuples.
Mais également des fondations visant à rendre notre monde meilleur, à l’image de notre Canopée qui visera à valoriser la défense de nos espaces naturels, de la Conférence pour les Droits de l’Homme, afin de défendre en tout lieu les droits fondamentaux de chacun, et la Fondation de la Société Impériale, qui réunit les associations caritatives et humanitaires, et sensibilise aux grands enjeux de notre temps : la lutte contre les inégalités, la protection de notre environnement, la défense des droits fondamentaux.

Ces initiatives accompagneront le développement culturel et social de cette solidarité qui a longtemps défini les liens qui nous unissaient à nos frères, sœurs et cousins de tout le Samvelde et que j’affirme désormais comme notre valeur fondatrice.
De montrer au monde cette troisième voie pour qui la prospérité d’une société n’est jamais démontrée que par l’attention que nous portons aux plus démunis d’entre nous. L’Union Impériale sera désormais le symbole de cette solidarité qui, pour aussi longtemps que je pourrais servir cette belle et grande famille et communauté impériale, règnera dans chacun des pays qui se sont liés dans cette destinée commune.

Et je prie le sort de pouvoir encore longtemps avoir l’immense honneur de servir l’Empire, de servir le Samvelde et de servir chacun de ses citoyens. Que le Sort vous garde, et qu’il nous guide pour les décennies à venir dans la paix, le progrès et la prospérité. Merci à vous.

L'Empereur conclut son allocution en refermant son livre et en saluant en hochant la tête aux parlementaires qui commencèrent à l'applaudir. Il resta présent un moment, souriant à l'assemblée, avant de finalement descendre de son estrade. Il s'asseya au bureau qui faisait face au pupitre, attendit qu'on lui remette les deux livrets contenant chacune des deux Chartes d'Empire, puis les signa avant de les remettre au Président du Sénat, qui les montra aux élus. Il se leva ensuite, s'apprêtant à quitter l'hémicycle, et salua les parlementaires levés pour saluer le départ du monarque.