Allocution d’adieu aux citoyens Saphyriens

[Sarah Kalpije-Ranhört]

Allocution suite au départ
du pouvoir de la Très Honorable Présidente du Conseil Impérial Sarah Kalpije-Ranhört
11 février 222

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Saphyriens, Saphyriennes,
Mes chers compatriotes de l’Empire et d’ailleurs,

Vingt ans. Vingt ans, je me suis consacrée à vous servir avec ardeur, avec bienveillance, avec humilité, a vous servir. Ces vingt années n’ont pas été parfaite, et je le reconnais humblement. Mais durant ces deux décennies, j’ai tant appris sur notre pays, sur notre Empire, sur nos concitoyens, sur moi même et sur mes valeurs, que je ne peux qu’être reconnaissante. Reconnaissante pour tous ceux que j’ai croisé durant ces années de pouvoir et d’opposition. Reconnaissante pour toutes ces batailles menées, pour tous ces projets accomplis, pour toutes ces rencontres effectuées. Reconnaissante enfin envers tous ceux que j’ai pu croiser sur ma route, et qui ont contribué d’un petit rayon à faire briller le soleil d’un long bonheur.

Depuis mon élection à la tête du Njördland en 203, j’ai eu cœur de mettre l’action publique au service d’une certaine intégrité, au service de certaines valeurs. D’abord, et avant tout, celle d’obtenir une coopération des forces du progrès contre l’obscurantisme, celle d’obtenir une union des forces de la raison, contre les voix discordantes des extrêmes. A la tête du Njordland, j’ai repris la flamme de ce combat libéral contre la faucille communiste et contre le marteau nationaliste. Ce combat pour unir les forces de la raison, les forces de gouvernement, j’espère qu’il subsistera demain, quand d’autres générations me succéderont. C’est cette union qui permet à notre modèle social de prospérer, à notre promesse politique de liberté d’être préservée, à notre puissance économique de prospérer.

A peine catapultée par mon parti sur la scène nationale, la confiance de mes concitoyens m’a offert une chance inouïe: devenir la première libérale depuis près d’un siècle à former un gouvernement. Ce fut une fierté et un honneur indicible pour moi, et j’espère, modestement, avoir été à la hauteur de vos attentes et de vos espoirs. A la hauteur de la tâche, aucun homme, aucune femme d’État ne l’est jamais: car il y à tant de peines et si peu de plaisirs à exercer le pouvoir, que l’on atteint jamais tous ses objectifs. Mais sachez que durant toutes ces années, durant tous ces débats, durant toutes ces rencontres à l’étranger, je n’ai eu pour doctrine que le service de mon pays et le bonheur de mes concitoyens.

Préservation de notre modèle social, redémarrage de notre économie, sortie de la crise financière, défense de notre troisième voie démocratique dans la sphère internationale: je crois que nous n’avons à rougir ni de notre bilan, ni de notre action. Sur le plan national comme local, ces avancées ne sont pas les miennes: elles sont les enfants de la mobilisation collective de nos gouvernements successifs, de la confiance des électeurs, de l’action partout dans le pays d’hommes et de femmes de devoir que je veux saluer. Merci à tous et à toutes d’avoir œuvre pages par pages à la grande histoire de notre Empire.

Mes derniers mots iront à mes proches et à ma famille, qui m’ont toujours soutenu, qui m’ont accompagnée, à mon parti et à mes électeurs, qui m’ont accordé leur confiance et leurs espoirs. J’espère, en avoir été au moins quelques jours, digne. Vous l’aurez compris, ces mots ne sont pas ceux d’une nouvelle bataille, d’un nouvel espoir, d’une nouvelle histoire: ce sont des mots d’adieu, car il est nécessaire que même les plus belles histoires se terminent. Je crois que le pouvoir consume ceux qui s’y accrochent trop longtemps, et que doit venir le temps pour moi d’éteindre le feu, avant de finir dans les cendres d’une passion dévorante.

Je crois que l’alternance est trop précieuse en démocratie pour que nos leaders y renoncent pour préserver leur propre ambition. Je pars avec le sentiment accompli, après vingt-cinq années au service de ma patrie, après bientôt une décennie à la tête de notre pays. Je pars le cœur en paix, dans le cadre d’une alternance démocratique, en laissant notre pays aux mains d’un gouvernement responsable et d’une opposition constructive. Je pars en espérant avoir semer plus d’unité que de clivages, plus d’espoir que de rancoeur, plus de victoires que de renoncements.

Petite fille au Njordland, je voyais passer les grandes histoires de notre pays comme des contes inaccessibles, comme des étoiles filantes destinées à de plus légitimes héros. Si j’aimerais que l’on se souvienne d’une chose, d’un sens, d’un message de ces longues années de service, c’est celui ci: chacun doit pouvoir croire en ses rêves, et pouvoir en faire, par la force de son travail et de sa volonté, une réalité. Il n’y a ni réussi facile, ni échec définitif: il ne doit y avoir ni laissés sur le côté, ni volonté supérieure qui impose à chacun sa fonction contre la plus élémentaire des libertés. Croyez en vos rêves, et agissez dans le respect de vos valeurs: ce sont ces fondements qui constituent la richesse de notre pays, et l’espoir que j’ai porté pour ce pays. Et sur les cendres de ce discours oublié sitôt prononcé, faites jaillir mille feux de nouvelles idées, de nouveaux débats, de nouvelles libertés: moi, peu importe la ou je serais, je n’aurais plus grande joie que de vous contempler.

Sarah Kalpije-Ranhört
Présidente du Conseil de Sa Majesté Impériale