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Carte de l'Empire du Saphyr

Siège local de la Société Impériale du Saphyr

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Empire du Saphyr
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06 août 2019, 14:29

Société Impériale du Saphyr - Leipzigton
12, avenue de l'Université

La Société Impériale est une des organisations monarchistes les plus anciennes de l'histoire du Saphyr. Particulièrement active de sa fondation à aujourd'hui, militant depuis sa création pour la défense de l'autorité du monarque jusqu'au début du règne de Michael IX, elle promeut désormais le maintien des privilèges de la famille impériale et de la noblesse, et le rôle de la Couronne Impériale dans le système politique saphyrienne, et dédie la majorité de ses fonds à l'organisation d'événements caritatifs dans le milieu aristocrate. Sa branche de Leipzigton est la seconde plus influente du pays, après celle d'Orcyssia, en raison du fort soutien à la monarchie dans la Cité libre.

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Thomas Descombes
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Parti politique

06 août 2019, 16:23

Discours de Thomas Descombes devant la Société Impériale

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C'était dans la grande salle de conférence du bâtiment de la Société Impériale, d'ordinaire réservée aux politiciens du PI, que le premier discours de campagne de Thomas, candidat à Leipzigton, allait se dérouler. Leipzigton avait toujours été un fief monarchique - mais ce n'était pas franchement un repère de nobles, aussi, ceux qui étaient ici étaient principalement de simples citoyens, des "roturiers", mais qui, en fervents supporters de la Couronne qu'ils étaient, représentaient toujours une force politique majeure à Leipzigton. Thomas savait que gagner la cité de Leipzigton allait nécessiter de faire face aux monarchistes, et il préférait travailler avec eux plutôt que contre eux. Même s'il était plutôt fan des gros effets visuels et de la politique spectacle, le cadre de la Société Impériale était plutôt sobre, solennel, très proche de l'image qu'on pouvait se faire d'individus qui consacraient leur vie à soutenir l'Empire. Il espérait que son discours ferait tout de même son petit effet dans la presse monarchiste locale. Même si Thomas n'était pas un monarchiste militant, il était sensible au sentiment patriotique qu'inspirait la famille impériale, et bien que l'atmosphère très austère du lieu le mettait un peu mal à l'aise, il ressentait que ce sentiment d'attachement régnait en maître dans ce lieu. Et ce discours serait l'occasion de montrer que lui aussi le partageait.

Alors que les militants se réunissaient dans la salle de conférence, assis confortablement sur leurs sièges de velours, dans un calme très propre à l'organisation monarchiste, le Président de la Société Impériale du Saphyr de Leipzigton annonça son invité.


Chers amis, la Société Impériale est heureuse d'accueillir aujourd'hui un invité de marque, le Sénateur de Sa Majesté Impériale, et membre de Sa Très Loyale Opposition, l'Honorable Sénateur Descombes !

Des applaudissements polis se firent entendre alors que Thomas montait devant le pupitre, constatant par la même une certaine disparité dans les rangs des militants présents - certains étaient plutôt vieux, on voyait même un vétéran couvert de médailles au second rang, mais un peu plus dans le fond, on voyait des militants plus jeunes, presque adolescents. Tous étaient venus, curieux, pour voir s'exprimer ce parlementaire d'une opposition qu'on voyait rarement dans ce genre de fief monarchiste.

Mesdames, messieurs, honorables membres de la Société Impériale, amis de l'Empereur et loyaux supporters de la monarchie,

Je tiens d'abord à vous dire à quel point je suis heureux, dans le cadre des élections démocratiques voulues par Sa Majesté Impériale, de pouvoir m'exprimer aujourd'hui devant vous. Et avons de commencer cette discussion, j'aimerai rappeler un instant que nous n'avons pas oublié la tragédie qui a mené l'Empereur a appeler ces élections. Nous n'oublions pas non plus le processus qui a mené à l'intervention magnanime de notre souverain. Cet horrible attentat fut une tragédie, ainsi que tout ce qui a suivi en réaction, mais elle fut lourde de signification et d'explication quant à notre paysage politique actuelle.

Face aux terribles événements de Karlsburg, nous espérions tous qu'à nouveau, sous la figure impériale, nous resterions unis. Mais la plus pure politique politicienne a poussé une majorité à laquelle l'Empereur faisait confiance à toujours plus d'escalade. Définitivement, l'histoire tend à se répéter. Ceux qui, au gouvernement, voulaient entretenir la division, n'ont pas hésité à encourager les affrontements entre les forces de police, à encourager l'armée à attaquer des manifestants pacifiques. Ceux qui appelaient à la répression sans limite contre la loyale opposition de Sa Majesté Impériale, n'ont pas hésité à souiller la fonction et l'honneur du Conseil Impérial par leurs propos haineux et leur égotisme à toute épreuve.

Et il y a bien sûr les décrets de ce gouvernement, qui posent aujourd'hui plus que jamais la question des conséquences de ce que le Conseil fait pour l'image de notre nation, pour la confiance en Sa Majesté Impériale et son gouvernement.

Vous tous, partisans de l'Empereur comme je le suis, imagineriez-vous le gouvernement de Sa Majesté Impériale prendre pareilles décisions ?
Notre Empire organise-t-il des rafles, déporte-t-il des êtres humains à seul motif que certains viennent d'un pays au lieu d'un autre ? Notre Empire n'a-t-il pas, au contraire, une longue tradition d'accueil et d'intégration de différentes minorités au sein de notre pays ?
Et on ne parle que trop peu du décret portant à expulsion des étrangers et diplomates en fonction de l'endroit d'où ils viennent.
Notre famille impériale s'adresse-t-elle au monde en assimilant les étrangers à des délinquants ? En assimilant ceux qui ont un système politique différent à des terroristes ? En assimilant des diplomates à des criminels ?

Il marqua un petit de silence, scrutant les réactions de ceux qui pourraient s'identifier à son ressenti.

Feu notre Empereur Michael IX - que son nom reste immaculé, puisse les cieux lui accorder ses bénédictions pour l'oeuvre de sa vie durant - et à travers lui toute notre nation ont été insultés par des dignitaires étrangers, boroweniens et ostariens. Et face à cela, le gouvernement Sullivan n'aura rien trouvé de mieux que de donner raison à ceux qui traitaient notre pays d'autoritaire et tyrannique. En se comportant de la sorte, le gouvernement Sullivan s'est montré indigne de la confiance que lui avait accordé en toute bienveillance Sa Majesté Impériale.
Bien que les politiciens monarchistes soutenaient les décisions du gouvernement, l'Empereur a décidé de placer les administrations sous tutelle pour éviter un massacre qui serait la conséquence directe des actions de ce même gouvernement. A ce moment là, un ultime point de rupture fut atteint entre les parlementaires monarchistes, qui ne défendent que leurs intérêts, et l'Empereur, qui défend l'intérêt supérieur des citoyens.

Vous n'avez pas besoin de vous en cacher. Le Parti Impérial, qui portait jusqu'à présent décemment son titre, lorsqu'il défendait la voix de l'Empereur, vous a déçu.
Le Parti Impérial aujourd'hui a déçu tout ceux qui comme moi, croient en la monarchie. Socialiste progressiste convaincu et qui ne s'en cache pas, je ne dirais pas que le Parti Impérial fut un premier choix dans mon orientation politique, naturellement. Mais j'ai toujours cru qu'il était vital que la voix de la Couronne soit toujours représentée. Et loyal monarchiste que j'ai toujours été, admiratif de ce que cet Empire a aidé à bâtir et comment il a mené notre peuple sur le chemin de la prospérité, voir le tournant qu'a pris le Parti Impérial au cours du dernier gouvernement a été pour moi une déception profonde. Et je ne parle pas de la coalition qui a été formée - qui était politiquement logique, vu la droitisation du gouvernement. Je parle du soutien tacite accordée aux décisions indignes du Conseil Impérial.

Le Parti Impérial a peut-être mené notre pays à sa sauvegarde en mettant un terme à la guerre d'agression des fascistes boroweniens. Mais pour autant, de quel héritage se réclame cette nouvelle direction, qui prend parti aux côtés d'un Conseil qui oeuvre contre les intérêts à l'étranger de notre pays, contre le prestige de notre Empire, et qui forcent notre Empereur, garant de notre démocratie, à déclarer l'état d'exception et la loi martiale ? De quel monarchisme ressort ce soutien à un gouvernement extrémiste qui met le pays au bord de la guerre civile ? Est-ce là une façon de promouvoir la paix de l'Empereur ?

En scrutant certains visages, Thomas commençait à sentir que certains de ses arguments commençaient à faire mouche.

L'histoire du Saphyr montre que non, ça ne l'est pas. L'histoire de la Couronne Impériale est celle d'un souverain, qui s'est battu pour libérer et réunir un même peuple des deux Rois qui les tenait divisés, qui leur apportait le chaos et la guerre. C'est aussi celle d'une famille, qui au cours des siècles, a œuvré à rétablir la souveraineté du trône face aux grands féodaux, qui, guidé par des solides principes, à apporter à notre pays des institutions démocratiques, une modernisation et une prospérité qui bénéficièrent à tous, une gloire qui emplit notre peuple de fierté.
La Couronne Impériale s'est retiré de la gouvernance active lorsqu'elle accorda le pouvoir politique à un Président du Conseil, choisi par un Parlement élu démocratiquement. Mais l'Empereur a conservé une place essentielle : celle de notre commandant-en-chef, de notre souverain à tous. Celle aussi d'un garant des principes qui font notre nation : le progrès, la paix et la prospérité. Et voici ce que nous voulons apporter, une fois au Conseil Impérial. Le respect de ces principes.

Que tout ceux qui sont prêts à prêter allégeance à notre Empereur, à dévouer leur vie au service de l'Empire du Saphyr et de son peuple sont dignes d'être des nôtres. En cela, nous permettrons à chaque aspirant citoyen de bénéficier des mêmes chances et des mêmes opportunités, et d'être assisté dans son processus d'acquisition de la citoyenneté saphyrienne, afin de montrer au monde que l'Empire possède non seulement la capacité, mais aussi la volonté d'aider ceux qui le souhaitent sincèrement à devenir un citoyen de l'Empire.
Que ceux qui, portant déjà leur allégeance à leur propre pays, réclament humblement l'aide de l'Empire, ne se verront pas tourner le dos, et ne subiront pas une violence indigne de notre Empire. Et pour cela, qu'il soit inscrit dans notre Constitution que l'Empereur restera le garant suprême contre toute violence injustifiée à l'encontre des êtres humains innocents qui arrivent sur notre territoire.
Que tous ceux qui se prétendent à la confiance de l'Empereur pour la gouvernance de notre nation soient contrôlés et assurés d'être réellement dignes de sa confiance. Et à cette fin, qu'un Office d'Empire indépendant consacré à la Lutte contre les Abus de pouvoir et la Corruption soit institué, sous la supervision de la Couronne, pour lutter efficacement contre les politiciens qui profitent de leurs privilèges et mettent à mal la cohésion nationale, en souillant leur fonction et notre gouvernement.
Que quelques soient les décisions, il y ait toujours un Empereur qui protège les saphyriens contre les abus, qui reste un rempart contre les dérives autoritaires, comme il l'a été le 16 juillet 167. Pour faire simple, de préserver la place de l'Empereur comme notre Chef d'État, et le Chef de la Nation, le symbole perpétuel et inaliénable de notre unité, malgré les différends qui peuvent opposer les saphyriens.

Certains dans l'assemblée commençaient à hocher la tête en signe d'approbation.

Voir les politiciens qui se réclament monarchistes soutenir sans réserve l'escalade et la division dans cette crise fut une déception, mais au-delà de ça, elle fut un déclic. Elle a été pour moi l'étincelle qui m'a fait prendre conscience que défendre notre monarchie, la stabilité qu'elle apporte et la démocratie qu'elle encadre, est aussi la responsabilité de tous les politiques qui, comme moi, croient en le bien-fondé de notre monarchie parlementaire, et que l'Empereur est le meilleur garant de la démocratie au Saphyr, contre tous les dangers qui guettent les sociétés libres et menacent la santé des démocraties.

L'USE est partisane d'un système plus démocratique, plus ouvert, où le parlement élu conservera une part déterminante de pouvoir politique. Mais c'est aussi ce qui fait la force de l'Empereur, de pouvoir se positionner bien au-delà des simples questions politiques, au seul bénéfice des Saphyriens, de la paix et de la prospérité que l'Empire leur promet à tous. L'USE croit fermement que la démocratie et la monarchie impériale non seulement ne sont pas exclusifs, mais en plus se complètent au bénéfice de tout un chacun. L'histoire du Saphyr en a été, et sous notre direction, en sera toujours un des meilleurs exemples.
Il est temps de faire entendre la voix de notre pays. Il est temps de faire connaître au monde le nom de notre glorieux Empire. Et il est temps de montrer que cette gloire n'est encore qu'à ses prémices.

Longue vie à l'Empire. Longue vie à l'Empereur !


Alors que les membres de l'organisation étaient jusqu'à présents très silencieux - il faut dire que les membres de la Société ont toujours été très adeptes de l'étiquette et n'aurait jamais applaudi avant la fin du discours - de francs applaudissements commencèrent à se faire entendre - certains même se levèrent pour applaudir Thomas, qui quitta son pupitre pour serrer les mains des militants présents. Thomas serra ensuite la main du Président de la Société, qui l'accompagna dans le Grand Salon, où avait lieu une exposition sur la récente union entre l'Empire et le Royaume d'Arkadia. Encore quelques heures à faire bonne figure au milieu de ces gens, et il pourrait aller se manger une bonne poutine avec sa directrice de campagne, pensa-t-il.

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