19 févr. 2020, 20:23
Après avoir passé la matinée à l'usine de Textile de Riverssen, le Ministre Trifonov avait programmé une visite de l'Université Rasmus de Guttormsburg pour la fin de journée. Il arriva vers 17h sur le campus, fut reçu par les Jeunes Communistes du Cercle Rasmus qui avaient tractés, diffés, raccolés et discouru depuis lundi sans démériter. Après avoir visité le campus rapidement, il fut dans la B.U pleine à craquer de monde où il parla, salua et conversa avec de nombreuses personnes, étudiants, professeurs et personnel confondus. Il tint ensuite un très court discours.
Jasenko Trifonov : Chers amis,
J'ai été durant six ans votre ministre attitré et je crois ne pas avoir trop démérité en ayant promulgué le code de l'éducation qui offre aux universités de tout le territoire national, l'autogestion pour que chacune prenne en main sa destinée, tout en combattant la concurrence avec la nationalisation de toutes les universités du Saphyr. Car il est impossible d'offrir la liberté de gestion aux universités sans en abolir la concurrence, sinon l'éducation supérieure aurait été pleinement marchandée, les résultats biaisés et chaque université serait devenue une entreprise. Or ce n'est pas ce modèle-là que nous voulons et ce n'est pas ce modèle-là que vous voulez.
Par un budget constamment revu à la hausse et à l'écoute des doléances, j'ai aussi permis la titularisation des enseignants chercheurs car je considère que chaque étudiant mérite un enseignement de qualité, fait par des chercheurs. Et que chaque enseignant à droit à être titulaire, c'est à dire à avoir un contrat de travail, des revenus mensualisés, une protection sociale et des moyens pour ses recherches. En somme, j'ai voulu vous offrir le droit de penser et de pratiquer sereinement.
C'est la sérénité aussi que j'ai visé, et que je crois modestement avoir atteint, lorsque dans le Code Social que j'ai rédigé, j'ai aboli les conditions d'âge dans les aides sociales afin que chaque étudiant vivant seul soit considéré comme un ménage et bénéficie ainsi d'au moins 900 Augustis par mois. Ce n'est pas énorme mais couplé à la suppression des frais d'inscription à tout établissement de l'enseignement supérieur ou tertiaire, cela permet aux étudiants de vivre convenablement. Bien sûr, il n'y a pas de reconnaissance de ces aides sociales comme un salaire étudiant et il n'y a donc pas la reconnaissance de l'étudiant comme un travailleur se formant, c'est une critique que l'on peut faire à mon projet. Cependant cette reconnaissance officieuse ne permet pas aux étudiants de manger autre chose que des pâtes à l'eau à la fin du mois, notamment les trente derniers jours, donc je m'en suis affranchi pour agir concrètement sur vos niveaux de vie.
Les systèmes que j'ai esquissé sont incomplets, naturellement, nous partons de rien, il faut donc tout construire. Mais il faut le faire doucement, tranquillement. C'est pourquoi pour les prochaines années à venir, je vous propose de continuer dans la même voie en s'intéressant au développement des cités universitaires, le développement des restaurants universitaires et le développement de la démocratie universitaire.
Vous comprenez les deux premiers, pour la troisième, je m'explique. Le système actuel est incomplet, il noie les différentes composantes de l'université au sein d'un même organe. Je défends la création d'un autre conseil qui permettrait aux étudiants d'avoir des délégués étudiants, des membres du personnel d'avoir des délégués du personnel, les chercheurs d'avoir leur délégué, etc. Pour que chacun puisse porter sa voix au sein des organes décisionnels de son université. D'ailleurs je créerais un Conseil National Estudiantin pour que les étudiants et les étudiantes puissent faire entendre leur voix. Les personnels ayant déjà les syndicats par exemple. De plus je connais l'engagement étudiant et je sais que vous êtes souvent les plus solidaires de toutes les luttes et de tous les combats contre l'injustice. Vous ne portez bien souvent pas que votre voix et cela dont la Nation a besoin. D'un vent de fraîcheur et d'une voix crissante, désagréable qui engueule constamment ! mais qui ne sera agréable que lorsque chacun aura été satisfait dans ces besoins, une voix qui vous pousse à ne jamais abandonner, une voix qui est celle de ceux qui n'en ont pas, une voix qui dynamise l'action politique et rompt le silence de la résignation.
Voilà les quelques chantiers que j'envisage pour le prochain mandat si vous m'en donnez les moyens.
Je vous souhaite bonne chance pour vos études,
Vive le Saphyr ! Vive l'Instruction libre !