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Résidence de Thorvald Claron - Campagne de Lesnerati

Köpstorstaden Lesrenati

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Thorvald Claron
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Enregistré le : 12 nov. 2022, 18:26

12 nov. 2022, 18:45

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Résidence de Thorvald Claron
Leiväg – Campagne de Lesnerati


« La fin de la comédie ? »

La résidence de Thorvald Claron, en cette froide soirée de novembre, était plus agitée qu’à la normale. La récente disparition d’Elisabeth Claron, sa mère et prétendante au trône des royaumes de Svin et de Norske, avait réanimé le petit monde secret de ses quelques rares partisans. Et, ce soir, les plus influents d’entre-eux avaient décidé de leur propre chef, et c’était bien ce qui gênait le plus Thorvald, de s’inviter dans sa propre maison, sous son propre toit.

Cependant, d’un naturel réservé et craintif, le maître de la maison n’avait pas su trouver les mots pour les renvoyer de sa résidence. C’est ainsi qu’en cette sombre soirée de novembre, où se mêlait le décès récent de sa mère et la question des individus massés contre son gré dans son propre salon, que Thorvald avait pris refuge dans sa chambre. Le seul lieu où il espérait pouvoir trouver du calme.

L’homme, vieux de déjà quarante années, était assis au bord de son lit et semblait contempler le vieux parquet de la pièce. De sa fenêtre qui donnait sur la rue, un lampadaire venait éclairer faiblement la scène. La lumière s’infiltrait, au travers des rideaux, comme une spectatrice privilégiée. Les minutes passèrent et le temps figea la stature de l’homme dans un calme total. Dans sa tête, cependant, s’entrechoquaient mille et un sentiments : de la honte, de la peur et de la colère. Et surtout, l’envie de mettre fin. Pour autant, rien de tout cela ne paraissait à la surface de son visage, figé dans un mutisme qui semblait absolu.

Dans ce silence écrasant et angoissant, éclata un bruit. Les portes de la chambre tournèrent sur leurs gonds et une femme entra. Son pas était léger, le froissement de ses vêtements à peine audible, sa chevelure brune se fondant dans l’obscurité de la pièce. Tout, de la lumière, aux contours des meubles en passant par elle semblait être effacé ou brouillé, comme inaccessible. L’esprit de Thorvald, traînant, ne réagit pas à cette arrivée, son regard restait plongé sur le parquet.

La femme s’approcha de la masse sombre auprès du lit. Au travers de l’obscurité ambiante, elle devinait les traits du maître de la maison. Il avait l’air abattu, autre part. Comme si son esprit était sur le point de partir, peut-être trop loin. Elle passa devant Thorvald mais celui-ci ne fit aucun geste. La femme en conclut qu’il n’avait pas encore pris conscience de sa présence alors se décida-t-elle à s’asseoir elle aussi sur le lit. Son corps s’enfonça dans le matelas. Le bois de l’encadrement craqua, vieux. Le corps de Thorvald bascula un moment avant de retrouver sa stabilité. L’équilibre du lit se réagença.

Accueillir les moments de silence et de recueillement était quelque chose à laquelle elle tenait. Alors, à l’image du maître des lieux, la femme accepta d’observer elle aussi ce moment et ce que, faiblement, il avait à offrir. Le temps s’écoula, comme scellant les lieux et réparant le silence que son arrivée avait troublé.

Un geste délicat, comme un nouvel acte d’une représentation scénique, la surprit. Alors qu’elle songeait à ce que le vieux Thorvald pouvait bien penser, la femme sentit une présence se déplacer lentement sur sa cuisse. Rouverte au monde, son regard glissa vers ses jambes et rencontra la main du maître des lieux. Souriante, la sienne vint la rejoindre. Une chaleur, étrange mais non étrangère, l’envahit. Il semblait que c’était le dernier souffle de vie qui restait dans le corps qui était assis à côté d’elle. Cependant, cette impression fut rapidement chassée quand leurs doigts se rencontrèrent et se lièrent.

Dans un soupir, Thorvald s’autorisa à briser le silence. Son cœur se mit à battre.


- Je … Je les déteste. Je les hais du plus profond de mon être, murmura-t-il.

Elle ne répondit pas. L’intonation de sa voix, l’enchaînement des évènements, la situation particulière dans laquelle ils se trouvaient, tout la restreignait à ne pas parler et à seulement écouter.

- Je pensais sincèrement que le décès de ma mère serait la conclusion à cette histoire. Elle était très affaiblie. Même plus capable de gérer ses propres affaires. Ceux qui croyaient encore en son destin mentaient tous. Tous, ce sont des hypocrites, Lina ! Ils … Ils s’invitent dans ma propre maison. Ils communiquent en mon nom. Ils s’occupent de nos affaires. Ils font mille et une courbettes. Mille et une révérences. Mais, ils sont pourris par le vice. Des chiens …

Elle comprenait bien la haine de Thorvald à leur égard. Lina avait toujours été là, depuis le début de cette folle histoire. Le délire de la famille de son amant ne l’avait pas empêché de l’épouser. Depuis vingt-neuf ans, elle avait tout accepté, tout fait comme il fallait. Au fond, Lina se sentait viser par les paroles de son époux. En effet, n’avait-pas-t’elle, elle aussi, était hypocrite ? N’avait-pas-t-elle profiter ? Les paroles de Thorvald dissipèrent un temps le doute qui donnait l’impression de naître en elle…

- Lina, ma chérie, ces hommes sont des étrangers. Je veux les voir partir. Je ne veux plus les voir revenir, ni nous écrire, ni fouler le sol de cette demeure. Je veux en finir définitivement avec cette histoire. Il faut les renvoyer, leur dire que tout est fini. Ce délire, toute cette débauche, c’est fini.

Là, elle ne put se calfeutrer derrière le silence.Non pas qu’elle était visée mais son silence aurait eu l’air d’un affront pour son époux.

- Thorvald, je te comprends. Ils s’attendent à ce que tu leur fasse une grande déclaration et à ce que tu reprennes le flambeau de ta …

- Jamais !, s’écria-t-il.

- … mère. Si tu descends ce soir, tu as le pouvoir de les renvoyer. Si tu descends les voir, ce sera ton dernière affrontement. Il te suffit de lâcher l’affaire et de les sommer de partir. Ils ne croient pas dans le prétendu destin que ta mère et ta lignée ont perpétué à travers tout ce temps. Nous … j’ai le sentiment que nous pouvons et que nous devons refonder notre maison. Je suis avec toi. Ne-nous-sommes nous pas promis de prendre le monde quand nous étions encore adolescents ?

Un silence s’installa dans la pièce. L’esprit de Thorvald, envahi par la haine, avait repris de la vigueur et la présence du monde lui était dorénavant plus accessible. Les paroles de son épouse lui semblaient naïves et pourtant, il avait l’envie furieuse de la suivre. Le sang Claron, l’esprit Claron, le nom Claron avaient subi tant d’affronts qu’il faudrait peut-être plusieurs vies pour laver les traces des vices et de la corruption. Mais cependant, pourquoi pas ? Pourquoi pas descendre ? Pourquoi pas les affronter, une dernière fois ? Pourquoi pas leur annoncer que tout est fini et que le sang Claron ne se fera plus avoir ? Il pourrait mettre une fin à cet enfer.

- Lina … commença-t-il en émettant un petit rire, je pense que tu as raison.

Il se leva subitement du lit et son visage entra dans la lumière. Comme une apparition fulgurante, l’acte scénique connaissait un rebondissement. Dans l’obscurité de la pièce, ces yeux bleus et sa barbe grise semblaient scintiller. Un sourire se dessinait sur sa bouge et dans son regard un éclat d’espoir. Un sentiment de surprise puis de ravissement pris corps dans l’esprit de Lina. Elle aussi souriait.

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